Le vice-président du Syndicat national des journalistes somaliens (National Union of Somali Journalists, NUSOJ), organisation membre de l’IFEX, a été abattu la semaine dernière, quelques jours après que le groupe eut lancé un appel au Conseil de sécurité des Nations Unies pour que l’on protège les journalistes dans ce pays ravagé par les conflits. Nasteh […]
Le vice-président du Syndicat national des journalistes somaliens (National Union of Somali Journalists, NUSOJ), organisation membre de l’IFEX, a été abattu la semaine dernière, quelques jours après que le groupe eut lancé un appel au Conseil de sécurité des Nations Unies pour que l’on protège les journalistes dans ce pays ravagé par les conflits.
Nasteh Dahir Farah, un journaliste qui travaillait pour l’Associated Press et la BBC, a été assassiné par des inconnus à Kismayo, dans le sud de la Somalie, le 7 juin.
Des témoins ont rapporté qu’il rentrait chez lui à pied lorsque deux hommes ont ouvert le feu dans sa direction avec des armes de fort calibre, le touchant à la tête et à la poitrine.
Selon le NUSOJ, c’était un « assassinat ciblé ». Le jeune homme de 26 ans avait déclaré avoir reçu des menaces de mort.
« Il n’y a en Somalie aucune autorité qui (rende) justice et personne ne protège les journalistes », a déclaré le secrétaire-général du groupe, Omar Faruk Osman. Trois jours à peine avant le meurtre de Dahir, le NUSOJ avait invité le Conseil de sécurité des Nations Unies à reconnaître la crise à laquelle sont confrontés les journalistes de Somalie, qui sont régulièrement accusés de prendre parti dans le conflit qui a déclenché l’une des pires crises humanitaires d’Afrique.
D’après le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Dahir avait dit lui-même craindre pour sa vie. « Je ne sais pas si je peux toujours travailler dans cet environnement hostile. J’ai tellement peur », avait déclaré Dahir à l’Agence France-Presse la veille de son assassinat.
Le journaliste laisse sa femme, Idil Farey, enceinte de six mois de leur deuxième enfant. Ils ont aussi un fils de dix mois.
Le CPJ classe la Somalie au deuxième rang des pays les plus meurtriers du monde pour les journalistes – huit journalistes ont en effet été tués en Somalie l’an dernier, presque tous visés dans l’exercice de leur profession. Mais personne n’a encore rendu de comptes pour leur assassinat, dit le NUSOJ. Beaucoup d’autres journalistes ont fui le pays.
Le gouvernement de transition de la Somalie fait face à une insurrection qui prend de l’ampleur, en dépit de récents pourparlers de paix. À Mogadiscio, plus de 20 personnes ont été tuées et 80 autres blessées dimanche dans des combats particulièrement intenses.
Consulter les sites suivants :
– Hommage à Dahir sur le site web du NUSOJ, qui vient tout juste d’être inauguré : http://www.nusoj.org/
– CPJ : http://tinyurl.com/3tx4np
– Reporters sans frontières (RSF) : http://tinyurl.com/66s228
– Fédération internationale des journalistes : http://tinyurl.com/3ttajq
(10 juin 2008)