La communauté internationale n’exerce pas suffisamment de pressions sur le régime militaire de la Birmanie pour l’amener à restreindre les violations généralisées et systématiques des droits de la personne, dit un expert des Nations Unies en matière de droits de la personne assigné pour surveiller la situation dans le pays. Dans un rapport déposé la […]
La communauté internationale n’exerce pas suffisamment de pressions sur le régime militaire de la Birmanie pour l’amener à restreindre les violations généralisées et systématiques des droits de la personne, dit un expert des Nations Unies en matière de droits de la personne assigné pour surveiller la situation dans le pays.
Dans un rapport déposé la semaine dernière devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le Rapporteur spécial des Nations Unies pour la Birmanie, Paulo Sérgio Pinheiro, indique que se produisent dans le pays de graves violations des droits de la personne, ce qui comprend la torture et la détention de 1 100 prisonniers politiques, dont des poètes, des journalistes, des étudiants et des politiciens d’opposition.
Pinheiro fait remarquer que le journaliste et poète U Win Tin, 75 ans, est toujours incarcéré, même s’il a été informé par les autorités le 6 juillet 2005 que sa libération était imminente.
« Les violations des droits de la personne au Myanmar sont généralisées et systématiques, et l’incapacité permanente du gouvernement à protéger les citoyens sévit dans le pays », dit Pinheiro. La loi, l’ordre et la justice sont « utilisés comme outils de répression et pour faire taire la dissidence » au lieu de préserver les droits des citoyens.
Le rapport de Pinheiro donne des précisions sur l’utilisation de la torture par les autorités birmanes, à savoir de graves passages à tabac, la mise aux fers et l’imposition de positions corporelles pénibles pendant de longues périodes. « L’isolement cellulaire dans des cellules sombres est fréquemment utilisé pour châtier n’importe quelle plainte », dit Pinheiro. Les détenus sont soumis à des privations prolongées de sommeil, de nourriture et d’eau lors de l’interrogatoire initial, qui peut s’étendre sur plusieurs jours.
Les libertés d’assemblée et d’association sont aussi sévèrement limitées. Daw Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix et chef de la Ligue nationale pour la démocratie, qui a remporté un raz de marée électoral en 1990, a passé les neuf dernières années en détention.
Pinheiro, dont le mandat de cinq ans comme rapporteur prend fin en avril 2006, s’est rendu six fois en Birmanie mais ne peut plus y retourner depuis novembre 2003.
Selon lui, communauté internationale doit recourir à des approches diplomatiques plus créatrices pour traiter avec la junte militaire birmane. « Je ne pense pas que l’isolement soit très efficace. Vous devez garder le silence et persister, et ne pas utiliser l’approche de la carotte et du bâton. Ce n’est pas de la diplomatie. »
Les pressions exercées pour trouver une solution à la crise birmane viennent également d’autres sources. En septembre, l’ancien président de la République tchèque Vaclav Havel et l’archevêque sud-africain Desmond Tutu ont publié un appel au Conseil de sécurité des Nations Unies pour qu’il intervienne.
Le document disait que le régime militaire birman présentait une menace pour la sécurité de l’Asie du sud-est et le comparait à sept autres pays où le Conseil de sécurité est déjà intervenu dans des conflits internes, notamment en Sierra Leone, en Afghanistan et en Haïti.
Human Rights Watch presse le Conseil de sécurité d’inscrire la Birmanie à son ordre du jour, soulignant que les sanctions des États-Unis et de l’Union européenne s’avèrent inefficaces en raison du soutien commercial et politique que la Chine, l’Inde, la Thaïlande et d’autres pays du sud-est asiatique continuent d’apporter à la junte birmane. Pour que le Conseil de sécurité discute de la situation d’un pays, il faut que neuf membres tombent d’accord pour l’inscrire à son ordre du jour.
Consulter les sites suivants :
– Rapport de Pinheiro sur la Birmanie : http://tinyurl.com/cmpuo
– Rapporteur spécial des Nations Unies sur la Birmanie : http://www.ohchr.org/english/countries/mm/index.htm
– Reporters sans frontières: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13401&Valider=OK
– Rapport Havel-Tutu : http://www.burmacampaign.org.uk/reports/Burmaunscreport.pdf
– ARTICLE 19 : http://www.article19.org/pdfs/press/releaseassk.pdf
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2005/10/14/burma11873.htm
– Alliance de la presse de l’Asie du sud-est : http://www.seapabkk.org
– Association des médias de Birmanie : http://www.bma-online.org/
– Campagne sur la Birmanie : http://www.burmacampaign.org.uk/aungsansuukyi.php
– BurmaNet News : http://www.burmanet.org/index.shtml
– Irrawaddy : http://www.irrawaddy.org/aviewer.asp?a=5131&z=153
– ASEAN Inter-Parliamentary Myanmar Caucus : http://www.aseanmp.org/