Le gouvernement colombien devrait accélérer ses enquêtes sur les meurtres de journalistes et accroître les ressources afin de protéger ceux qui sont visés à cause de leurs reportages, indique le Rapporteur spécial de l’Organisation des États américains (OEA) pour la liberté d’expression. Dans un nouveau rapport qui se penche sur la situation de la libre […]
Le gouvernement colombien devrait accélérer ses enquêtes sur les meurtres de journalistes et accroître les ressources afin de protéger ceux qui sont visés à cause de leurs reportages, indique le Rapporteur spécial de l’Organisation des États américains (OEA) pour la liberté d’expression.
Dans un nouveau rapport qui se penche sur la situation de la libre expression dans ce pays déchiré par les conflits, Eduardo Bertoni affirme que ceux qui commettent des crimes contre les journalistes continuent à jouir de l’impunité. « L’effet déstabilisateur que produisent les menaces et les violences contre les journalistes se trouve amplifié lorsque les crimes restent impunis », fait-il remarquer.
Le rapport se fonde sur les conclusions d’une mission d’information qui s’est rendue en Colombie en avril 2005, où l’OEA a rencontré des responsables du gouvernement, des journalistes et des organisations de la société civile. Bertoni souligne que le Bureau du Procureur public, l’agence qui a la responsabilité des enquêtes sur les crimes contre les journalistes, est miné par de maigres ressources et l’inertie bureaucratique. « Les enquêtes ne montrent aucun signe de progrès, ce qui contribue au climat de profonde méfiance envers l’administration de la justice. »
Le rapport note que les initiatives du gouvernement, notamment le « Programme de protection des journalistes », des ministères de l’Intérieur et de la Justice, a contribué de façon marquée ces dernières années au déclin du nombre d’actes violents commis contre les journalistes. Bertoni indique toutefois que cette diminution est attribuable en partie à l’autocensure, dont le phénomène s’est accru dans la communauté journalistique. « Le climat de violence et d’agression persistantes en Colombie contribue énormément à réduire les journalistes au silence. »
Bertoni fait aussi part de son inquiétude devant les attitudes de certains hauts dignitaires du gouvernement qui ont stigmatisé, dans des déclarations publiques, les organisations de défense des droits de la personne et autres groupes critiques. « Ces déclarations accroissent les tensions entre le gouvernement et la société civile. »
Les conclusions du rapport Bertoni corroborent les rapports de groupes membres de l’IFEX qui suivent de près la situation de la liberté d’expression en Colombie, dont la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la libertad de Prensa, FLIP).
Pour lire le rapport, aller à :
http://www.cidh.org/relatoria/ShowDocument.asp?DocumentID=153
On trouvera davantage de renseignements sur le rôle et les fonctions du Rapporteur spécial de l’Organisation des États américains (OEA) pour la liberté d’expression à l’adresse suivante : http://www.cidh.org/Relatoria/index.asp?lID=1
D’autres rapports sur la Colombie par des groupes membres de l’IFEX :
– Mission conjointe à Valle de Cauca : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14927
– Mission conjointe à Cúcuta : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13145
– FLIP : http://ifex.org/en/content/view/full/66567/
– Institut pour la presse et la société : http://www.ipys.org
– Société interaméricaine de la presse :
http://www.sipiapa.org/pulications/report_colombia2005.cfm
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2005/01/13/colomb9847.htm
– Comité pour la protection des journalistes :
http://www.cpj.org/attacks04/americas04/colombia.html
– Fédération internationale des journalistes : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3144&Language=EN
– Reporters sans frontières :
http://www.rsf.org/une_pays-28.php3?id_mot=124&Valider=OK