Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) tirent la sonnette d’alarme devant les attaques des autorités égyptiennes contre les journalistes qui couvrent les élections parlementaires. Depuis le premier tour de cette élection en trois étapes commencée le 8 novembre 2005, on compte plus d’une dizaine de cas de journalistes […]
Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) tirent la sonnette d’alarme devant les attaques des autorités égyptiennes contre les journalistes qui couvrent les élections parlementaires. Depuis le premier tour de cette élection en trois étapes commencée le 8 novembre 2005, on compte plus d’une dizaine de cas de journalistes agressés ou détenus ou qu’on empêche de travailler.
Selon le CPJ, le parti au pouvoir, le Parti national démocratique (PND), et les forces de sécurité ont ordonné aux partisans de tabasser et de harceler les électeurs et les journalistes. Le harcèlement s’est accru tandis que les membres du mouvement des Frères musulmans, interdit, qui se présentent comme candidats indépendants, ont obtenu des sièges.
Dans les bureaux de scrutin, la police a tiré des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les foules et a même empêché certains électeurs de se rendre dans les isoloirs. Les journalistes qui couvraient ces événements ont été agressés par les forces de sécurité qui ont confisqué les bandes magnétiques et l’équipement, et ont détenu brièvement plusieurs reporters.
Dans un cas, Asmaa Ali Hraiz, une journaliste de l’hebdomadaire d’opposition « Al Karama », a été enlevée par des agents des forces de sécurité à proximité d’un bureau de scrutin dans la ville de Shoubra al-Kheima, ont indiqué le CPJ et l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR).
Ses ravisseurs lui ont confisqué son téléphone cellulaire, sa caméra et un collier en or, et ont menacé de la violer. Hraiz a été tabassée au point de perdre connaissance, et a été abandonnée sous un pont du Caire. Elle a subi des fractures aux côtes, de graves blessures au bras droit et des contusions à la colonne vertébrale.
Alors que les journalistes sont agressés parce qu’ils couvrent les élections, les médias affichent ouvertement un parti pris en faveur du parti au pouvoir, indique un rapport de l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS).
Les stations de télévision et les journaux qui appartiennent à l’État ont favorisé le PND en ce qui a trait à la quantité, à l’orientation et à la qualité de la couverture, dont la majeure partie était positive, a déclaré le groupe.
Dans son étude mondiale de 2005 des droits politiques et des libertés civiles, « Freedom in the World », le groupe Freedom House classe l’Égypte parmi les pays « non libres ».
Le gouvernement possède et exploite toutes les stations terrestres de télévision, et les quelques stations privées de télévision par satellite qui ont été ouvertes appartiennent à des gens ayant des liens avec le gouvernement.
Alors que quelques stations de radio privées ont été créées récemment, leur programmation se restreint au divertissement. Les trois grands quotidiens sont contrôlés par l’État et leurs rédacteurs sont désignés par le président.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15878
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Egypt02dec05na.html
– Rapport de l’EOHR : http://www.eohr.org/press/2005/pr1130-2.shtml
– CIHRS : http://www.cihrs.org
– Freedom House : http://www.freedomhouse.org/media/pressrel/090605.htm
– Human Rights Watch : http://hrw.org/doc?t=mideast&c=egypt