Reporters sans frontières (RSF) fait part de sa grave préoccupation concernant la sûreté des principaux membres du groupe Journaliste en danger (JED), après que des menaces de mort eurent été proférées contre cette organisation de défense de la liberté de la presse. RSF demande au président Joseph Kabila de prendre des mesures pour protéger JED, […]
Reporters sans frontières (RSF) fait part de sa grave préoccupation concernant la sûreté des principaux membres du groupe Journaliste en danger (JED), après que des menaces de mort eurent été proférées contre cette organisation de défense de la liberté de la presse.
RSF demande au président Joseph Kabila de prendre des mesures pour protéger JED, et souligne que l’organisation joue un rôle de surveillance essentiel pendant le dernier droit qui précède l’élection de juin 2005 en République démocratique du Congo (RDC).
Le 4 avril, JED a reçu un courriel adressé à son secrétaire général Tshivis Tshivuadi, qui l’accusait, lui et le président de JED Donat M’Baya Tshimanga, de «
trahir la nation par ses campagnes de mensonges ».
Le message, qui était signé par le « Commandant Mbonge Munene » (« Vent Violent »), disait : « Nous vous surveillons depuis longtemps avec l’espoir que vous allez changer mais non, vous continuez à trahir le camp de la patrie mais sachez dès aujourd’hui que la patrie que vous vendez vaincra tôt ou tard et les traîtres ne méritent que la mort et le pourrissement de leur cadavres. » Les familles de Tshivuadi et de Tshimanga ont aussi été menacées : « Vos enfants et vos petits-enfants paieront tout le mal que vous avez causé à la nation ».
Cette menace de mort a été expédiée à partir de l’adresse de courriel lapatrievaincra@yahoo.fr. Le message intégral est accessible à :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13100
JED surveille les violations de la liberté de la presse en RDC depuis 1998. Comme membre de l’IFEX, JED joue un rôle clé en informant la communauté internationale des attaques contre les journalistes et les personnes qui exercent leur droit à la liberté d’expression.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), les conditions d’exercice de la liberté de la presse se détériorent en RDC, en dépit des accords de paix signés en 2002 entre le gouvernement et les groupes rebelles. Dans l’est du pays, où les anciennes milices rebelles et les forces gouvernementales continuent à s’affronter sporadiquement, les journalistes locaux courent le risque de subir de violentes attaques. Le gouvernement a fait peu pour préserver dans la pratique les garanties de la liberté de la presse adoptées en 2003 dans une constitution provisoire.
La RDC devrait tenir des élections en juin 2005, les premières depuis l’indépendance, en 1960. Le gouvernement a été secoué cependant par des crises politiques, militaires et économiques, et le contrôle qu’il exerce sur la région instable de l’est demeure ténue, dit le CPJ.
Selon l’Institut international de la presse (IIP), les journalistes vivent et travaillent dans un climat de peur et d’insécurité croissantes. La RDC est dirigée par un gouvernement provisoire, lui-même dirigé par Joseph Kabila, fils de l’ancien président, et de quatre vice-présidents, chacun d’eux représentant un des anciens groupes rebelles qui se faisaient la guerre. L’appui à un système qui tolère la liberté de la presse ne semble pas constituer une priorité du gouvernement
provisoire, dit l’IIP.
Consulter les sites suivants :
– JED : http://www.jed-afrique.org/
– Alertes de l’IFEX : http://ifex.org/fr/content/view/full/478/
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13100
– Rapport du CPJ : http://www.cpj.org/Briefings/2004/DRC_9_04_fr/DRC_9_04_fr.html
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Africa/drc.htm
– International Crisis Group : http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=2829&l=1
– Mission des Nations Unies en RDC : http://www.monuc.org/