(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de la promotion de la liberté de la presse et membre du réseau d’alerte de l’OMAC (Organisation des Médias d’Afrique Centrale), est scandalisée par la mesure de suspension infligée par le Conseil national de la Communication (CNC) au journal »L’Echo du […]
(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de la promotion de la liberté de la presse et membre du réseau d’alerte de l’OMAC (Organisation des Médias d’Afrique Centrale), est scandalisée par la mesure de suspension infligée par le Conseil national de la Communication (CNC) au journal »L’Echo du Nord », hebdomadaire privé paraissant à Libreville, capitale du Gabon.
JED considère que la question de l’Ilot de Mbianié est un enjeu important qui concerne la vie publique gabonaise et qu’en vertu du principe de la liberté d’expression, consacré par tous les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Gabon, le traitement et la diffusion de l’information sur cette question par la presse est un droit, mieux un devoir, et ne porte aucunement atteinte ni au crédit de la nation ni à l’intégrité du territoire gabonais. Dès lors, les accusations portées contre ce journal sont dénuées de tout fondement et constituent, ni plus ni moins, une tentative d’exclure l’opinion d’une question aussi importante.
JED demande, par conséquent, la levée inconditionnelle et sans délai, de cette mesure arbitraire et illégale qui procède beaucoup plus d’une volonté de censure politique que d’un souci réel de régulation.
Selon les informations obtenues par JED, »L’Echo du Nord » a été suspendu, le 30 septembre 2006, pour une durée de trois mois pour avoir publié, dans un article paru le 25 septembre, des propos considérés comme de « pures insinuations malveillantes » et « conjectures sur des faits non vérifiés » autour du différend qui oppose le Gabon à la Guinée équatoriale sur l’îlot de Mbanié.
Cet article dénonçait la »légèreté » et les »négligences » des autorités gabonaises dans le règlement de ce litige, ce qui constitue, selon le CNC, »une atteinte au crédit de la nation et à l’intégrité territoriale ».
L’îlot de Mbanié est une bande de terre de trente hectares, située entre le Gabon et la Guinée équatoriale et riche en gisements pétroliers. Elle est au centre d’une crise entre ces deux pays qui, depuis 1972, réclament, chacun, la souveraineté sur l’Ilot. A la mi-septembre, la presse gabonaise avait accusé le ministre de l’Intérieur, M. André Mba Obame, de trahison pour avoir proposé, avec un avocat étranger, la vente de cet îlot à la Guinée équatoriale.