Un journaliste afghan qui travaille pour un réseau de télévision canadien, détenu sans jugement depuis quatre mois, vient d’être désigné « combattant ennemi illégal » par l’armée américaine, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et les dépêches. Jawed Ahmad (aussi connu sous le nom de « Jojo Yazemi »), […]
Un journaliste afghan qui travaille pour un réseau de télévision canadien, détenu sans jugement depuis quatre mois, vient d’être désigné « combattant ennemi illégal » par l’armée américaine, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et les dépêches.
Jawed Ahmad (aussi connu sous le nom de « Jojo Yazemi »), 22 ans, journaliste embauché sur place pour le réseau de télévision canadien CTV, est détenu parce qu’il représente un risque pour les troupes étrangères et le gouvernement afghan, a déclaré à l’Associated Press un porte-parole de la coalition dirigée par les États-Unis.
Selon le CPJ, bien que le Pentagone ait formulé une « allégation très grave », Ahmad n’est inculpé d’aucun délit criminel, et on n’a dévoilé contre lui aucune preuve ni quoi que ce soit à l’appui des allégations. « Nous prions instamment les autorités militaires soit d’inculper Jawed Ahmad d’un délit criminel reconnaissable ou, si elles n’ont pas l’intention de le faire, de le relâcher immédiatement. »
« Le services des nouvelles de CTV demeure profondément préoccupé par le bien-être de Jojo Yazemi, et nous continuons à explorer toutes les voies diplomatiques disponibles afin de trouver des renseignements supplémentaires et d’assurer à Jojo tous les recours réguliers », a indiqué Robert Hurst, président de CTV News, dans une déclaration.
Ahmad est détenu depuis le 26 octobre à la base aérienne de l’OTAN de la ville de Kandahar, dans le sud du pays. Il a été transféré dans un centre de détention à la base militaire américaine de Bagram, au nord de Kaboul.
D’après les dépêches, il est fréquent que les journalistes du pays aient des contacts avec les insurgés talibans, et qu’ils sollicitent leurs commentaires pour des reportages.
Le cas de Ahmad est le dernier en date où l’armée américaine recourt à la détention illimitée de journalistes dans les zones de guerre d’Afghanistan et d’Irak.
Dans la plupart des cas, les journalistes ont été libérés. Mais les autorités américaines n’ont inscrit aucun chef d’accusation contre le caméraman Sami al-Haj, d’Al Jazirah, arrêté tandis qu’il couvrait la lutte menée par les États-Unis pour déloger les talibans, et qui est détenu depuis plus de cinq ans à Guantánamo, ni contre le photographe Bilal Hussein, de l’Associated Press, détenu en Irak depuis 22 mois.
Consulter les sites suivants :
– CPJ: http://tinyurl.com/23g5uv
– Associated Press, via le « Toronto Star » : http://tinyurl.com/32wdlg
(Photo courtoisie de CTV)
(4 mars 2008)