Le groupe Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que le correspondant du quotidien belgradois « Vecernje Novosti », Milan Pantic, a été brutalement assassiné le 11 juin à Jagodina, ville du centre de la Serbie. Pantic rentrait chez lui après être allé acheter une miche de pain lorsque des […]
Le groupe Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que le correspondant du quotidien belgradois « Vecernje Novosti », Milan Pantic, a été brutalement assassiné le 11 juin à Jagodina, ville du centre de la Serbie. Pantic rentrait chez lui après être allé acheter une miche de pain lorsque des inconnus lâont agrippé par derrière, lui ont cassé le cou et lâont frappé à plusieurs reprises à la tête avec un objet tranchant, a déclaré le « Vecernje Novosti » au CPJ. RSF fait remarquer que Milan Pantic est le premier journaliste assassiné en Serbie depuis la chute du régime de Slobodan Milosevic en octobre 2000.
Entre-temps, lâAssociation des médias électroniques indépendants de Yougoslavie (ANEM) a condamné la réapparition des « Protocoles des Sages de Sion » dans les librairies de Belgrade, après une absence de dix ans. Selon lâANEM, le célèbre pamphlet antisémite est « un faux indéniable fabriqué sur les ordres de la police politique russe à la fin du XIXe siècle », et non pas un « complot infernal des judéo-maçons en vue de conquérir le monde », comme le prétend la couverture. Lâapparition du pamphlet « représente un exemple flagrant de diffusion de la haine ethnique, raciale et religieuse, un acte qui figure au Code pénal de la Yougoslavie et qui est passible dâune lourde peine dâemprisonnement », dit lâANEM. Lâorganisation sâinquiète quâaucune sanction nâait encore été infligée dans cette affaire.
Par ailleurs, le « Mein Kampf » de Hitler est également réapparu dans les librairies de Belgrade, avec dâautres textes antisémites, dont certains affirment que les Juifs sont responsables de la chute de la Yougoslavie, poursuit lâANEM. Lâorganisation appelle le public, la société civile et les autorités gouvernementales à prendre fermement position contre lâincitation à la haine ethnique, raciale et religieuse en Serbie. En mai, lâANEM a protesté contre la pratique consistant à laisser de lâespace au courrier contenant des propos haineux. [Voir le « Communiqué » 10-19 de lâIFEX.]