(RSF/IFEX) – Erol Ozkoray, ancien rédacteur en chef de la revue « Idea Politika », a été interpellé le 22 décembre 2003, vers 15h00 (heure locale), à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, alors qu’il arrivait de Paris. Le journaliste, poursuivi par la justice dans le cadre de plusieurs affaires de presse, a été relâché le lendemain, vers midi. RSF […]
(RSF/IFEX) – Erol Ozkoray, ancien rédacteur en chef de la revue « Idea Politika », a été interpellé le 22 décembre 2003, vers 15h00 (heure locale), à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, alors qu’il arrivait de Paris. Le journaliste, poursuivi par la justice dans le cadre de plusieurs affaires de presse, a été relâché le lendemain, vers midi.
RSF dénonce le harcèlement juridique dont fait l’objet Ozkoray pour avoir critiqué l’armée et évoqué divers sujets tabous, comme la question kurde, dans ses articles. L’organisation considère que cette interpellation est en contradiction avec l’engagement des autorités à ne plus poursuivre abusivement les journalistes accusés de moquerie ou d’insulte envers les institutions de l’État.
Un mandat d’arrêt avait été lancé le 14 novembre contre Ozkoray, accusé d’avoir critiqué l’armée dans un article intitulé « A quoi sert l’armée ? », publié en automne 2001. Ce numéro de « Idea Politika » avait été saisi et interdit de publication par le ministère de la Justice, à la demande du chef d’état-major des armées de l’époque. La revue « Idea Politika » ne paraît plus depuis le mois de juin 2002. La prochaine audience du procès aura lieu le 29 décembre.
Le journaliste est par ailleurs poursuivi dans le cadre de cinq autres affaires de presse pour des articles évoquant le problème kurde et le rôle de l’armée dans la vie politique du pays, publiés dans la revue « Idea Politika » et sur le site Internet du même nom. Il risque jusqu’à trente ans de prison.
Dans le cadre des réformes législatives adoptées en 2002, l’article 159 du code pénal, souvent invoqué contre les journalistes, a été amendé. La loi en vigueur laisse toutefois une place importante à l’interprétation des juges, qui sont libres d’évaluer dans quelle mesure la critique du journaliste vise intentionnellement à ridiculiser ou à insulter les institutions de l’État.