Les membres de l’IFEX demandent la tenue d’une enquête sur le meurtre d’un animateur controversé de la radio survenu à Cúcuta, probablement l’une des villes les plus dangereuses de toute la Colombie pour les journalistes. Le 11 janvier 2005, deux individus armés à motocyclette ont abattu Julio Hernando Palacios Sánchez tandis qu’il se rendait en […]
Les membres de l’IFEX demandent la tenue d’une enquête sur le meurtre d’un animateur controversé de la radio survenu à Cúcuta, probablement l’une des villes les plus dangereuses de toute la Colombie pour les journalistes.
Le 11 janvier 2005, deux individus armés à motocyclette ont abattu Julio Hernando Palacios Sánchez tandis qu’il se rendait en voiture au travail. Âgé de 55 ans, Palacios Sánchez, qui animait une émission du matin à la radio « Le Viento » (« Le Vent ») à Radio Lemas, a été atteint de trois projectiles à la poitrine, rapporte la police locale.
Palacios Sánchez est mort deux heures après son arrivée à l’hôpital. La police a offert une récompense pour tout renseignement conduisant à l’arrestation des assaillants. On ne sait pas si Palacios Sánchez a été assassiné à cause de son travail de journaliste.
Le meurtre a été dénoncé par la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la libertad de prensa, FLIP), l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), la Société interaméricaine de la presse (SIP), Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Palacios Sánchez était bien connu pour être un journaliste controversé, au franc parler. Dans son émission à la radio, il accusait souvent de corruption des responsables locaux et des entreprises locales. Sur le plan politique, Palacios Sánchez était aussi un conservateur connu pour son appui au Président colombien Álvaro Uribe.
Le lendemain du meurtre de Palacios Sánchez, Jorge Corredor, journaliste à la station de radio « La Voz del Norte », a reçu des menaces de mort. Un individu affirmant être membre d’un groupe paramilitaire a déclaré aux administrateurs de la station qu’« après Palacios, le prochain journaliste sur la liste est Julio Corredor ».
En avril 2004, Corredor a échappé de peu à une tentative d’assassinat lorsque des individus armés se sont approchés de sa maison et ont ouvert le feu au moment où il à la porte. Sa belle-fille de 20 ans a été tuée. Comme directeur de l’émission de nouvelles « El Pregón del Norte », Corredor est connu pour ses critiques acerbes des autorités locales.
D’après l’IPYS, il s’est produit en 2004 davantage d’attaques contre les journalistes et les médias à Cúcuta que dans n’importe quelle autre ville de Colombie. Au moins six journalistes ont reçu des menaces de mort, ce qui a poussé la FLIP, l’IPYS, la SIP et la FIJ à émettre une alerte conjointe le 21 juin, pour demander aux autorités de garantir la sûreté des médias dans la région (voir à : http://ifex.org/en/content/view/full/59651).
Trois des journalistes, qui travaillaient pour la station de radio RCN, ont appris de source anonyme qu’ils étaient considérés comme des « cibles militaires » à cause de leur appui au président Alvaro Uribe, fait remarquer la FLIP.
Le CPJ indique que l’année dernière a été la première depuis une décennie qu’un journaliste n’était pas tué en Colombie dans l’exercice de ses fonctions. Des dizaines de meurtres au fil des ans ont jeté un froid chez les reporters en province, ce qui les a incités à éviter de couvrir le sujet délicat de la guerre civile en cours.
Consulter :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12298
– FLIP : http://www.flip.org.co/Alertas/asesinatos/2005/ale11_01_05.htm
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2893&Language=ES
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Colombia11jan05na.html
– SIP : http://www.sipiapa.org/pressreleases/chronologicaldetail.cfm?PressReleaseID=1287
– IPYS : http://www.ipys.org/info_colombia.shtml