Reporters sans frontières (RSF), la Société interaméricaine de la presse (SIP) et le Centre européen du journalisme (CEJ) rapportent que le journaliste bien connu de la radio haïtienne Jean Léopold Dominique a été abattu par deux inconnus. Ancien propriétaire et directeur de la station de radio privée âRadio Haïti Interâ, favorable au gouvernement, Dominique a […]
Reporters sans frontières (RSF), la Société interaméricaine de la presse (SIP) et le Centre européen du journalisme (CEJ) rapportent que le journaliste bien connu de la radio haïtienne Jean Léopold Dominique a été abattu par deux inconnus. Ancien propriétaire et directeur de la station de radio privée âRadio Haïti Interâ, favorable au gouvernement, Dominique a été tué après être sorti de sa voiture quâil venait de garer dans le terrain de stationnement de la station, dit RSF. Un gardien de sécurité a aussi perdu la vie dans lâattentat. Dominique était un ami du président René Préval; il était connu pour ses commentaires politiques et son franc parler contre la dictature, précise RSF. Dans son émission, le directeur de âRadio Haïti Interâ critiquait souvent des personnalités du monde politique et du monde des affaires.
Le CEJ rapporte que, tout au long de sa carrière, Dominique a reçu de nombreuses menaces de mort et quâil a dû sâexiler deux fois en raison de son travail. Dominique, qui critiquait durement la dictature, sâest exilé en 1980 tandis que le régime de Jean-Claude Duvalier fermait sa station de radio. Il est revenu en 1986, à la suite du renversement de Duvalier par une insurrection populaire. En 1991, il est reparti en exil aux Ãtats-Unis avec le président déchu Jean-Bertrand Aristide. Les ennemis de Dominique allaient, dit le CEJ, âdes partisans dâextrême droite du coup dâÃtat militaire de 1991, à certains partisans dâextrême gauche du mouvement populiste fragmenté dâAristideâ. Une équipe dâenquêteurs de lâUnité de réponse rapide, que la SIP a créée récemment, entend suivre de près lâenquête sur la mort de Dominique. LâUnité de réponse rapide a pour mandat de âmener ses propres enquêtes sur les crimes commis contre les journalistesâ. Selon le CEJ, cet assassinat survient âpendant une vague dâinsécurité et de violence éparpillée la semaine dernière dans Port-au-Princeâ, et à la veille dâélections parlementaires dont la date nâa pas encore été fixée.