Les groupes de défense de la liberté de la presse pleurent la disparition du journaliste d?enquête brésilien Tim Lopes, torturé et assassiné par un gang que dirigerait un trafiquant de drogue de Rio de Janeiro. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF), les autorités ont confirmé la mort […]
Les groupes de défense de la liberté de la presse pleurent la disparition du journaliste d?enquête brésilien Tim Lopes, torturé et assassiné par un gang que dirigerait un trafiquant de drogue de Rio de Janeiro.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF), les autorités ont confirmé la mort de Lopes le 9 juin, après l?arrestation par la police de deux membres d?un gang qui ont affirmé que le journaliste avait été enlevé, torturé et tué d?un coup d?épée.
Reporter primé de la station de télévision TV Globo, Lopes était disparu depuis le 2 juin, alors qu?il se dirigeait vers la favela (bidonville) de Vila Cruzeiro, en banlieue de Rio. Il portait sur lui une caméra dissimulée et enquêtait sur les activités des trafiquants de drogues à Vila Cruzeiro, qui notamment l?exploitation sexuelle des mineurs, indique le CPJ. C?était la quatrième fois qu?il se rendait à Vila Cruzeiro.
Le 9 juin, la police a procédé à l?arrestation de deux membres d?un gang sous les ordres du trafiquant de drogue Elias Pereira da Silva, qui ont affirmé que Lopes avait été enlevé et emmené en un lieu où se trouvait Pereira da Silva. Ils ont ajouté que Pereira da Silva a tué Lopes d?un coup d?épée, qu?il avait fait brûler le corps pour ensuite l?enterrer en secret dans un cimetière, poursuit le CPJ. Au moment d?aller sous presse, la police poursuivait ses recherches pour retrouver le corps de Lopes.
Le CPJ et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) pressent les autorités brésiliennes de mener une enquête en profondeur sur le meurtre du reporter. La Société interaméricaine de la presse (SIP) a également annoncé qu?elle dépêcherait au Brésil un enquêteur de son Unité de réponse rapide.
Le CPJ rappelle que Lopes avait remporté la plus haute récompense du journalisme brésilien, en décembre 2001, pour un reportage sur le trafic de stupéfiants. Filmé au moyen d?une caméra dissimulée, le reportage montrait comment les trafiquants de drogues négociaient ouvertement en un endroit qui avait toutes les apparences d?un marché, dans l?une des favelas de Rio. En septembre 2001, l?un des coproducteurs du reportage, Cristina Guimaraes, s?est enfuie de Rio de Janeiro après avoir reçu des menaces de mort.
Dans son étude sur la liberté de la presse au Brésil en 2002, le CPJ souligne que les journalistes se heurtent toujours au harcèlement et à la violence dans le cadre de leur travail. Au moins quatre journalistes brésiliens ont été assassinés depuis 1996, note l?étude. Dans la plupart des cas, les crimes demeurent non résolus, et les responsables ne sont pas inquiétés.
Le dernier journaliste assassiné est Mário Coelho de Almeida Filho, mort le 16 août 2001. Directeur du journal ?A Verdade?, à Magé, près de Rio de Janeiro, Almeida Filho est mort la veille du jour où il devait témoigner dans un procès en diffamation intenté contre lui par deux politiciens locaux qu?il avait accusés de malversations. [Voir le
?Communiqué? 10-33 de l?IFEX.]
Pour lire l?étude du CPJ sur le Brésil, aller à
www.cpj.org.
Pour plus de précisions sur le meurtre de Lopes, voir à
www.cpj.org,
www.rsf.org,
www.ifj.org et
www.sipiapa.org.