Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) ont reçu de sources érythréennes des informations selon lesquelles Fessehaye « Joshua » Yohannes, rédacteur en chef d’un hebdomadaire populaire, serait mort en détention. Selon les sources de RSF, Yohannes est mort le 11 janvier 2007 dans la prison de Eiraeiro. Il […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) ont reçu de sources érythréennes des informations selon lesquelles Fessehaye « Joshua » Yohannes, rédacteur en chef d’un hebdomadaire populaire, serait mort en détention.
Selon les sources de RSF, Yohannes est mort le 11 janvier 2007 dans la prison de Eiraeiro. Il était détenu depuis 2001, à la suite d’une importante vague de répression du gouvernement contre les médias indépendants d’Érythrée. Selon RSF, le décès de Fessehaye serait dû aux conditions de détention extrêmement difficiles auxquelles il a été soumis depuis son arrestation.
Le CPJ cite une information séparée provenant du chef d’un parti d’opposition en exil, Adhanom Gebremariam, selon laquelle Yohannes est mort en décembre 2002 dans une prison d’Embatkala. Gebremariam, qui figurait parmi les quinze officiels du parti au pouvoir accusés de trahison après avoir publié en juin 2001 une lettre publique priant le président Issayas Afewerki de démocratiser son régime, a déclaré avoir reçu l’information de sources qu’il a toujours en Érythrée.
Un reportage de « Voice of America » citait le porte-parole du président de l’Érythrée, qui niait les deux informations.
Yohannes avait été en 2002 lauréat du Prix International de la Liberté de la presse du CPJ. En tant que rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Setit », il avait contribué à en faire le journal au plus fort tirage de l’Érythrée avant la vague de répression de 2001. Yohannes était aussi dramaturge.
En novembre 2006, RSF avait déclaré avoir reçu de certaines sources des informations selon lesquelles trois autres journalistes détenus étaient morts en prison. Il s’agit de Said Abdulkader, co-fondateur et rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Admas »; de Medhanie Hailé, co-fondateur et rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire « Keste Debena »; et de Youssouf Mohamed Ali, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Tsigenay ». Le gouvernement érythréen n’a pas confirmé les allégations.
L’Institut international de la presse (IIP) affirme pour sa part que l’Érythrée demeure l’un des pires pays du monde pour les journalistes. Harcèlement, détention, menaces et agressions physiques sont monnaie courante pour les journalistes indépendants qui travaillent toujours dans le pays, alors que la plupart des travailleurs des médias étrangers sont partis. Un grand nombre de journalistes sont détenus au secret sans avoir jamais été inculpés formellement.
Peu de détenus ont comparu devant un juge ou ont reçu l’aide d’un avocat, tandis que les fonctionnaires refusent de fournir quelque renseignement que ce soit sur leur état de santé, leurs allées et venues ou leur statut juridique.
Au moins 14 autres journalistes érythréens sont détenus au secret dans des prisons secrètes, dit le CPJ.
Consulter les sites suivants:
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2007/africa/eritrea09feb07na.html
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20962
– IIP : http://tinyurl.com/3a7boh
– La Voix de l’Amérique : http://voanews.com/english/2007-02-08-voa42.cfm