Un radio-journaliste a été abattu à bout portant dans le centre de la Colombie le jour que le pays consacre à la Journée du Journaliste, rapportent le Centre de Solidarité de la Fédération internationale des journalistes en Colombie (CESO FIJ), la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) et d’autres groupes membres de l’IFEX. […]
Un radio-journaliste a été abattu à bout portant dans le centre de la Colombie le jour que le pays consacre à la Journée du Journaliste, rapportent le Centre de Solidarité de la Fédération internationale des journalistes en Colombie (CESO FIJ), la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) et d’autres groupes membres de l’IFEX.
Le journaliste Manuel Arturo Macías Cerrera a été abattu le 9 février de projectiles à la tête tandis qu’il rentrait chez lui à Algeciras, une ville du département du Huila, dans le centre de la Colombie. D’après la FLIP, son fils de 10 ans a été témoin de l’attentat.
En plus de diriger l’émission « Gente Nueva », diffusée chaque jour sur la station de radio « Sur » à Neiva, capitale du Huila, Macías Cerrera était membre fondateur de l’Association des journalistes de Huila (ASPEHU) et d’un organisme affilié à la Fédération des journalistes de Colombie (FECOLPER).
Macías Cerrera avait aussi été conseiller municipal, et son mandat avait commencé le 1er janvier à titre d’unique conseiller d’opposition à Algeciras.
Eduardo Márquez, président du FECOLPER et directeur du CESO-FIJ, a eu ce commentaire : « Les lâches qui ont abattu notre confrère à bout portant nous ont envoyé un message de mort au moment de célébrer la Journée colombienne du Journaliste. Nous allons redoubler d’efforts pour assurer notre sécurité partout au pays, mais nous ne cesserons pas non plus d’être vigilants et de surveiller les intolérants, fussent-ils des politiciens corrompus, des groupes paramilitaires, des guérilleros, des agents corrompus de l’État ou des groupes du crime organisé. »
Ces « pouvoirs parallèles » sont responsables d’une récente vague de menaces de mort adressées à des journalistes colombiens à travers le pays.
Le 4 février, jour local et international de protestation contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), la station de radio communautaire « Acción Estéreo », dans le département de Tolima, a été contrainte à la fermeture. Le directeur de la station a déclaré avoir été forcé de quitter la région après avoir reçu des menaces de mort des FARC, à la suite de la diffusion d’une publicité de l’armée qui appelait les groupes armés illégaux à se démobiliser, selon ce que rapporte le CESO-FIJ.
Par ailleurs, Juan Gossaín, directeur de l’information à la station de radio nationale privée RCN, à Cartagena dans le nord du pays, a été prévenu que lui et toute les filiales de RCN seraient la cible d’attentats à la bombe si RCN assistait aux manifestations de protestation, rapporte Reporters sans frontières (RSF).
Lors d’un autre incident, les employés du journal « El Meridiano de Córdoba », distribué le long de la côte nord de la Colombie, ont reçu des menaces de mort parce qu’ils avaient publié une histoire mettant à nu la corruption gouvernementale lors d’un marché conclu avec un système régional de distribution d’eau, rapportent la FLIP et l’Institut pour la presse et la société (IPYS).
Selon ce rapport sur la situation de la liberté de la presse en Colombie en 2007, que la FLIP vient de rendre public, plus de la moitié des 162 violations recensées ont pris la forme de menaces reçues par les journalistes et concernant leur travail. Certaines menaces étaient sérieuses au point où 16 journalistes ont estimé devoir quitter leur domicile afin de garantir leur sécurité personnelle.
Dans la plupart des cas, les auteurs des violations restent inconnus. De ceux qui sont identifiés, les organisations paramilitaires représentent environ 30 pour 100 de toutes les violations – en dépit du fait que l’année 2007 est la quatrième année des efforts de démobilisation, et la deuxième du processus « Justice et Paix », où d’anciens paramilitaires reçoivent de substantielles réductions de peines en échange de l’aveu de leurs crimes et de leur démobilisation.
Les fonctionnaires de l’État et les membres des forces de sécurité sont responsables de 21 pour 100 des violations, un chiffre « inquiétant ».
Le rapport complet de la FLIP (en espagnol) est accessible à :
http://www.flip.org.co/veralerta.php?idAlerta=277
On en trouvera un sommaire en anglais à : http://ifex.org/en/content/view/full/90664/
Consulter sur Macías Cerrera les sites suivants :
– CESO-FIJ : http://tinyurl.com/3yb39w
– FLIP : http://www.flip.org.co/veralerta.php?idAlerta=278
– IPYS : http://www.ipys.org/alertas/atentado.php?id=1395
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25664
Voir également la page de l’IFEX sur la Colombie, pour des alertes sur les récentes menaces de mort : http://tinyurl.com/25laky
(12 février 2008)