(RSF/IFEX) – Sinan Kara, ancien propriétaire du bimensuel d’information générale « Datça Haber » et ancien correspondant de l’agence Dogan dans la région de Datça, a été incarcéré à la prison d’Urla à Izmir (Ouest), le 27 octobre 2003, après quatre mois de sursis. La 4e chambre de la Cour de cassation avait confirmé en juin dernier […]
(RSF/IFEX) – Sinan Kara, ancien propriétaire du bimensuel d’information générale « Datça Haber » et ancien correspondant de l’agence Dogan dans la région de Datça, a été incarcéré à la prison d’Urla à Izmir (Ouest), le 27 octobre 2003, après quatre mois de sursis. La 4e chambre de la Cour de cassation avait confirmé en juin dernier une peine d’un an de prison contre lui pour avoir menacé Mert Ciller, fils de l’ex-Premier ministre, Tansu Ciller. Le journaliste devrait passer au moins 144 jours en prison.
RSF a demandé au ministre de la Justice, Cemil Cicek, de réexaminer le dossier de Kara. « La peine d’un an de prison ferme nous paraît totalement disproportionnée par rapport aux faits qui lui sont reprochés », a écrit Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé le 22 octobre au ministre. « Au moment où l’Union européenne prépare son rapport sur les progrès réalisés par la Turquie en vue de son adhésion, il serait du plus mauvais effet que la justice condamne avec une telle sévérité un journaliste qui a déjà passé de longs mois en prison », a-t-il ajouté.
Les faits se sont produits en juin 2000, alors que Kara prenait des clichés de Mert Ciller, en vacances à Datça. Selon le journaliste, un garde du corps de Mert Ciller l’a agressé, le blessant et endommageant son appareil photo. Kara s’est plaint auprès de la police de l’agression dont il dit avoir été victime. Mais des témoins, présentés par le garde du corps de Mert Ciller, ont affirmé, pour leur part, que le journaliste était lui-même l’agresseur et avait proféré des menaces.
Kara, connu pour ses articles critiques à l’égard des dirigeants politiques locaux, a déjà été incarcéré du 26 décembre 2002 au 7 février 2003 pour ne pas avoir remis deux exemplaires de son journal au sous-préfet, comme l’exige la loi sur la presse.