Reporters sans frontières (RSF) appelle la mission des Nations Unies au Kosovo à enquêter sur l’assassinat de Bardehul Ajeti, journaliste au principal quotidien en langue albanaise « Bota Sot », mort le 25 juin 2005. Ajeti est mort des blessures par balles subies le 3 juin lorsque des inconnus ont ouvert le feu sur lui […]
Reporters sans frontières (RSF) appelle la mission des Nations Unies au Kosovo à enquêter sur l’assassinat de Bardehul Ajeti, journaliste au principal quotidien en
langue albanaise « Bota Sot », mort le 25 juin 2005.
Ajeti est mort des blessures par balles subies le 3 juin lorsque des inconnus ont ouvert le feu sur lui à partir d’une voiture alors qu’il se dirigeait lui-même en
voiture de la capitale du Kosovo, Pristina, vers la ville de Gnjilane, plus à l’est, selon ce qu’ont rapporté RSF et l’Association des médias électroniques indépendants (ANEM).
Ajeti était éditorialiste au quotidien « Bota Sot », journal aligné sur le parti de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), au pouvoir. Il critiquait souvent dans ses éditoriaux les personnalités des partis d’opposition. Le CPJ et RSF font enquête pour savoir si l’attentat qui lui a coûté la vie est relié à son travail de journaliste.
D’après un rapport de 2004 du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), les journalistes du Kosovo travaillent dans un environnement d’où la loi est absente, polarisé sur le plan politique, où les tensions entre la majorité albanaise et la minorité serbe débordent parfois dans les médias. En mars 2004, des observateurs internationaux, dont l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ont attribué à une couverture médiatique sensationnaliste deux journées d’émeutes déclenchées par une foule d’origine albanaise dans des quartiers serbes (voir à : http://ifex.org/en/content/view/full/58974/).
Juridiquement, le Kosovo fait partie de la Serbie et du Monténégro, mais il est placé sous administration des Nations Unies depuis que l’ancienne Yougoslavie en a
retiré ses troupes en 1999.
Dans d’autres parties de la Serbie et du Monténégro, les journalistes travaillent aussi dans des conditions dangereuses, indique l’Organisation des médias du Sud Est de l’Europe (SEEMO). Les menaces de mort y sont monnaie courante.
Le 11 juin 2005, Grujica Spasovic, rédacteur en chef du quotidien indépendant « Danas » de Belgrade, a reçu des menaces de mort après que le journal eut précisé une région du centre de la Serbie où vivrait dans la clandestinité le criminel de guerre inculpé Ratko Mladic. Mladic est l’ancien commandant militaire serbe de Bosnie mis en accusation par le Tribunal pénal international des Nations Unies pour l’ex-Yougoslavie en 1995. Le CPJ prie les autorités serbes d’assurer la protection de Spasovic et de faire enquête sur ces menaces.
Consulter :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14008
– Dossier du CPJ sur le Kosovo : http://www.cpj.org/attacks04/europe04/serbia.html
– Le CPJ exige la protection du rédacteur :
http://www.cpj.org/protests/05ltrs/Serbia23june05pl.html
– Dossier de l’Institut international de la presse sur la Serbie et le Monténégro :
http://www.freemedia.at/wpfr/Europe/fry.htm
– Commissaire temporaire des médias au Kosovo :
http://www.imc-ko.org/index.php?lang=en&pag=home
– UNMIK : http://www.unmikonline.org/
– Dossier de l’OSCE sur les médias du Kosovo :
http://www.osce.org/documents/rfm/2004/04/2695_en.pdf