La Société interaméricaine de la presse (SIP) demande aux autorités haïtiennes de faire enquête sur le meurtre du radiojournaliste Abdias Jean, qui aurait été assassiné par la police pendant une descente dans un bidonville près de Port-au-Prince. Le 14 janvier 2005, la police a effectué une descente au Village de Dieu, considéré comme un fief […]
La Société interaméricaine de la presse (SIP) demande aux autorités haïtiennes de faire enquête sur le meurtre du radiojournaliste Abdias Jean, qui aurait été assassiné par la police pendant une descente dans un bidonville près de Port-au-Prince.
Le 14 janvier 2005, la police a effectué une descente au Village de Dieu, considéré comme un fief des partisans de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, et a tué plusieurs personnes, selon un correspondant de Reuters.
Des témoins ont déclaré que des policiers lourdement armés ont exercé des pressions sur trois jeunes pour qu’ils révèlent les allées et venues de prétendus bandits armés. Lorsque les jeunes ont dit qu’ils ne le savaient pas, ils ont été accusés de « cacher des criminels » et ont été abattus. Peu après, Jean, qui avait été témoin de la tuerie, a lui aussi été abattu. Il était correspondant de la station de radio WKAT-AM, de Miami.
Ces derniers mois, la violence a éclaté en raison d’affrontements entre groupes partisans et adversaires d’Aristide. Les partisans d’Aristide exigent le retour en Haïti de l’ancien président déposé en févier 2004 à la suite de pressions américaines pour le faire partir. Aristide vit actuellement en Afrique du Sud.
D’après l’International Crisis Group, au moins 80 personnes ont été tuées depuis septembre, un grand nombre d’entre elles dans des bidonvilles où des groupes armés affrontent la Police nationale d’Haïti. La police est accusée d’exécuter des jeunes hommes dans les châteaux forts d’Aristide.
La violence a touché d’autres journalistes, notamment deux reporters du quotidien « Le Nouvelliste », disent la SIP et Reporters sans frontières (RSF). Le 14 janvier, des partisans d’Aristide ont attaqué les journalistes Claude Bernard Serant et Jonel Juste tandis qu’ils couvraient une man?uvre de maintien de la paix à Bel-Air. Ils ont été gravement passés à tabac et se sont fait voler leur équipement.
Par ailleurs, le président de l’Association des journalistes d’Haïti, Joseph Guyler Delva, correspondant de Reuters, a reçu des menaces de mort.
La SIP dit s’apprêter à tenir un Forum d’urgence à Port-au-Prince le 3 février pour attirer l’attention sur les attaques perpétrées contre les journalistes et sur le problème de l’impunité en Haïti.
Consulter :
– SIP : http://www.sipiapa.org/pressreleases/chronologicaldetail.cfm?PressReleaseID=1294
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12322
– Dossier de RSF sur Haïti : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12322
– Rapport du Comité pour la protection des journalistes : http://www.cpj.org/Briefings/2004/haiti_7_04/haiti_7_04.html
– Dossier de l’International Crisis Group : http://www.icg.org/home/index.cfm?id=3109&l=1
– Reuters : http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/N1J407474.htm
– Democracy Now : http://www.democracynow.org/static/haiti.shtml