(RSF/IFEX) – Hasan Özgün, correspondant du quotidien prokurde « Özgür Gündem » à Diyarbakir (sud-est de la Turquie), a été libéré le 21 avril 2003, après plus de neuf ans de détention. Mais le journaliste risque une nouvelle condamnation à douze ans de prison pour insulte envers les institutions de l’État. « Nous attendons que de la Turquie […]
(RSF/IFEX) – Hasan Özgün, correspondant du quotidien prokurde « Özgür Gündem » à Diyarbakir (sud-est de la Turquie), a été libéré le 21 avril 2003, après plus de neuf ans de détention. Mais le journaliste risque une nouvelle condamnation à douze ans de prison pour insulte envers les institutions de l’État.
« Nous attendons que de la Turquie fournisse des preuves de la volonté qu’elle affiche de se conformer aux standards démocratiques de l’Union européenne. Il faut qu’elle cesse ces poursuites archaïques et abusives, auxquelles les autorités ont trop souvent recours pour museler la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
À sa sortie de prison, à Aydin (sud-ouest du pays), Özgün a confié à Erol Onderoglu, représentant de RSF en Turquie, que sa libération a « un goût amer » et affirme avoir été victime de mauvais traitements pendant sa détention.
Özgün est désormais poursuivi pour insulte envers les institutions de l’État (article 159 du code pénal) suite aux pétitions qu’il a fait parvenir aux autorités judiciaires, en 1998, leur réclamant un nouveau jugement. Il y dénonçait les exactions des forces de l’ordre dans le Sud-Est anatolien soumis à l’état d’urgence et l’assassinat de confrères travaillant pour des journaux prokurdes. La prochaine audience de ce procès aura lieu le 9 octobre : le procureur a requis une peine de douze ans de prison.
Arrêté en décembre 1993, Özgün avait été condamné le 17 janvier 1996 à douze ans et six mois de prison pour « appartenance au Parti des Travailleurs du Kurdistan » (PKK). Durant leur garde à vue en 1993, des confrères de Özgün auraient été contraints, sous la torture, de faire des déclarations accusant le journaliste.
RSF rappelle que quatre journalistes, Mustafa Benli, Kemal Evcimen, Memik Horuz et Nureddin Sirin, sont toujours emprisonnés depuis plusieurs années en raison des opinions exprimées dans le cadre de leur activité de journalistes (consulter des alertes de l’IFEX du 19 juin et 14 mars 2002 et 18 avril 2001).