Les groupes de défense de la libre expression à travers le monde se joignent aux journalistes afghans pour exiger la libération d’un journaliste indépendant enlevé par les talibans en même temps que le journaliste italien maintenant libéré. Le reporter Daniele Mastrogiacomo, du journal « La Repubblica », son chauffeur, Syed Agha, et son traducteur, Ajmal […]
Les groupes de défense de la libre expression à travers le monde se joignent aux journalistes afghans pour exiger la libération d’un journaliste indépendant enlevé par les talibans en même temps que le journaliste italien maintenant libéré.
Le reporter Daniele Mastrogiacomo, du journal « La Repubblica », son chauffeur, Syed Agha, et son traducteur, Ajmal Naqshbandi, qui est également journaliste, ont été enlevés par les talibans le 5 mars dans la province d’Helmand. Mastrogiacomo a été relâché le 19 mars en échange de cinq prisonniers talibans. Agha a été décapité quelques jours plus tard, tandis que Naqshbandi est toujours détenu.
D’après Reporters sans frontières (RSF), environ 100 personnes, des proches et des amis d’Agha, ont manifesté à l’extérieur d’un hôpital de la capitale de la province d’Helmand, où se trouvait Mastrogiacomo. Elles accusaient le gouvernement afghan de ne se soucier aucunement des travailleurs afghans des médias, qui ont aussi été kidnappés. « Le président Karzai a parlé hier [19 mars] de l’Italien, mais il n’a pas dit un mot du chauffeur afghan », a déclaré un oncle d’Agha. « Personne n’a essayé d’obtenir sa libération. » Les talibans ont aussi refusé de rendre la dépouille d’Agha.
Ce même jour, des organisations de journalistes afghans ont manifesté à l’extérieur des bureaux du ministère de l’Information à Kaboul afin d’exiger la libération de Naqshbandi. Celui-ci a travaillé pendant près de quatre ans comme traducteur et guide pour les journalistes de « La Repubblica » qui se trouvaient de passage, et il était lui-même journaliste. L’agence de nouvelles afghane « Pajhwok » rapporte que les talibans le détiennent toujours parce qu’ils veulent faire libérer davantage de leurs hommes.
RSF et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) se sont joints aux organisations des journalistes afghans et ont condamné la façon dont Mastrogiacomo a été remis en liberté ainsi que les conséquences que cela pourrait avoir pour les journalistes en Afghanistan. Rahimullah Samander, chef de l’Association indépendante des journalistes afghans, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) : « Nous craignons que les journalistes vont devenir de plus en plus des cibles pour les talibans et al-Qaïda. »
Le CPJ demande aux journalistes et aux organisations de défense des médias de télécopier ou d’appeler les missions diplomatiques afghanes dans leur pays et d’exiger la libération de Naqshbandi. « Nous ne demandons pas au gouvernement d’échanger des prisonniers ou de donner de l’argent en échange d’Ajmal, nous demandons seulement qu’il continue d’exercer des pressions pour obtenir sa libération et non de laisser son enlèvement s’effacer de l’esprit du public », rappelle le CPJ.
Consulter les sites suivants :
– Couverture et mises à jour de RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21217
– Appel du CPJ : http://www.cpj.org/protests/07ltrs/asia/afghan23mar07pl.html
– AFP, « L’Afghanistan admet avoir procédé à un « échange de prisonniers » avec les talibans : http://tinyurl.com/yud43h
– PAJHWOK : http://www.pajhwok.com/viewstory.asp?lng=eng&id=33476
(27 mars 2007)