Lors d’une conférence célébrant la Journée mondiale de la liberté de la presse (le 3 mai) aux Maldives, le ministre de l’Information Mohamed Nasheed a annoncé qu’il allégerait ou abandonnerait les accusations criminelles portées contre certains journalistes qui risquent des peines de prison ou qui sont en détention, rapporte le Comité pour la protection des […]
Lors d’une conférence célébrant la Journée mondiale de la liberté de la presse (le 3 mai) aux Maldives, le ministre de l’Information Mohamed Nasheed a annoncé qu’il allégerait ou abandonnerait les accusations criminelles portées contre certains journalistes qui risquent des peines de prison ou qui sont en détention, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Nazim Sattar et Aminath Najeeb, rédacteurs au « Minivan Daily », un quotidien affilié au Parti démocratique maldivien (MDP), d’opposition, risquent des poursuites à cause d’un article d’août 2005 qui citait un militant d’opposition dont les propos auraient eu pour effet d’inciter à la violence contre la police. Tandis qu’il était interrogé par un auditoire international sur les journalistes en détention, le ministre de l’Information a proclamé que le procès de Sattar pourrait être abandonné et que trois chefs d’accusation contre Najeeb seraient combinés en un seul, de désobéissance.
Depuis son lancement, le « Minivan Daily » est la cible de harcèlement de la part du gouvernement. Le reporter Fahala Saeed purge actuellement une peine de prison à vie après avoir été reconnu coupable de trafic de drogue, que ses collègues estiment être de fausses accusations. À la conférence, le ministre Nasheed a refusé de laisser tomber sa sentence, affirmant que « tout le monde savait qu’il était toxicomane ».
Nasheed a également annoncé que le rédacteur en chef de « E-Sandhaanu », Adam Niqdad, qui venait tout juste d’entamer une grève de la faim de trois jours, serait remis en liberté. Niqdad, ainsi que deux autres journalistes, était détenu pour des reportages sur l’enterrement de Hussein Salah, un homme qui est mort en avril dans des circonstances mystérieuses après avoir été détenu par la police.
À l’extérieur du lieu de la conférence, une petite manifestation de femmes qui protestaient et demandaient la liberté d’expression a été interrompue par la police, rapporte le « Minivan Daily ». Aishath Aniya a été arrêtée et interrogée à propos d’un article sur le port du voile qu’elle a écrit pour le « Minivan Daily ». Dix autres journalistes ont quitté la conférence pendant l’allocution du président afin de protester contre le traitement du groupe de médias Minivan.
Le jour même de la conférence, ARTICLE 19, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF), tous trois membres de l’IFEX, déclaraient dans une lettre ouverte à Nasheed que le gouvernement a en grande partie échoué dans ses efforts pour « préserver et promouvoir la liberté de la presse ».
« Bien qu’on ait constaté au cours de la dernière année un certain progrès dans la protection de la liberté des médias, le gouvernement n’a pas réussi à respecter ses propres échéances pour la création d’un environnement où pourrait s’épanouir la liberté d’expression; dans bien des cas, il ne s’est pas conformé aux normes internationales », dit la lettre, publiée à l’anniversaire de la première mission en mai de l’an dernier.
La mission presse encore une fois le gouvernement d’accroître le rythme des réformes; de mettre fin à toutes les formes directes et indirectes de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des journalistes; de distribuer équitablement les permis d’exploitation de la radiodiffusion, et de dépénaliser la diffamation.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/2dcjwe
– Lettre d’action conjointe à Nasheed : http://ifex.org/en/content/view/full/83004/
– Écrits de « Minivan News » sur les événements du 3 mai : http://www.minivannews.com/news/news.php?id=3204
(8 mai 2007)