Le gouvernement zimbabwéen procéderait à la révision de sa Loi controversée sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée (AIPPA), à la suite d’un rapport percutant du chien de garde de l’Union africaine en matière de droits de la personne, qui a critiqué la loi parce qu’elle réprime la liberté d’expression, selon […]
Le gouvernement zimbabwéen procéderait à la révision de sa Loi controversée sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée (AIPPA), à la suite d’un rapport percutant du chien de garde de l’Union africaine en matière de droits de la personne, qui a critiqué la loi parce qu’elle réprime la liberté d’expression, selon ce que rapporte l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of Southern Africa, MISA).
Le bureau du Procureur général du Zimbabwe a informé la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (ACHPR) que le ministre de l’Information et de la Publicité, le Dr Tichaona Jokonya, était en train de réviser tout le contenu de l’AIPPA afin d’en retirer les dispositions incriminées.
L’ACHPR, qui est l’organe de l’UA pour la question des droits de la personne, a fait part de sa préoccupation dans un récent rapport sur les « violations continuelles et la détérioration de la situation des droits de la personne au Zimbabwe, l’absence de respect pour la règle de droit et la culture croissante de l’impunité ».
D’après le « Guardian », le rapport constate que le président Robert Mugabe viole la charte de l’UA en matière de droits de la personne, dont le Zimbabwe est signataire. Il demande en outre l’abrogation de plusieurs lois restrictives et la visite dans le pays d’une mission exploratoire de l’UA.
Le dossier sera débattu par les chefs d’État africains à la réunion annuelle de l’UA, qui se déroulera du 16 au 24 janvier 2006 à Khartoum, au Soudan. S’il est adopté, le dossier ajouterait une pression importante sur le Zimbabwe pour l’inciter à améliorer sa fiche au chapitre des droits de la personne.
L’ACHPR presse aussi le gouvernement de modifier ou d’abroger l’Amendement constitutionnel numéro 17, qui habilite le gouvernement à retirer leurs passeports aux citoyens qui minent les « intérêts nationaux » pendant leur visites à l’étranger, fait remarquer le MISA.
Et la Commission a accepté de considérer une plainte portée par les éditeurs du « Daily News » qui conteste un jugement de 2003 de la Cour suprême du Zimbabwe, qui a statué que le groupe Associated Newspapers violait l’AIPPA.
La section zimbabwéenne du MISA a mené une campagne active contre l’AIPPA, notamment en déposant un dossier lors de la réunion de novembre 2005 de l’ACHPR, dans lequel elle soulignait son inquiétude à propos des dispositions répressives de la Loi.
Aller à :
– MISA : http://tinyurl.com/cdyhw
– Alertes de l’IFEX sur le Zimbabwe : http://ifex.org/en/content/view/full/77/
– RSF: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=16204
– ACHPR : http://www.achpr.org/english/_info/news_en.html
– Charte africaine des droits de l’homme et des peuples :
http://tinyurl.com/dh7zk
– The Guardian : http://tinyurl.com/cwqk9
– L’ACHPR retrouve ses dents : http://tinyurl.com/excqn
– Amnistie Internationale : http://tinyurl.com/d8nvw