L’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR) publiait le 12 juillet dernier son dixième rapport annuel sur la situation des droits de la personne en Égypte en 1998. Le rapport regroupe sous trois volets les principaux événements survenus au chapitre des droits de la personne. Dans le premier volet, on examine « les […]
L’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR) publiait le 12 juillet dernier son dixième rapport annuel sur la situation des droits de la personne en Égypte en 1998. Le rapport regroupe sous trois volets les principaux événements survenus au chapitre des droits de la personne. Dans le premier volet, on examine « les lois, jugements et procédures judiciaires les plus importants concernant les droits de la personne dans le pays en 1998 ». Le second volet porte sur « les cas les plus graves de violation des droits de la personne ». Dans le troisième volet, on trouve la liste de toutes les activités de l’EOHR en 1998, y compris les démarches de surveillance et d’observation, de soutien à la culture des droits de la personne et d’aide juridique pour les femmes. On note aussi une section spéciale sur la crise qu’a vécue l’EOHR l’an dernier, quand le secrétaire général de l’organisation, Hafez Abou Seada, a été arrêté après que le groupe eut publié un rapport sur la torture à Sohag, village de la région d’Al-Kosheh.
Depuis le début des années 80, dit l’EOHR, l’Autorité exécutive [le gouvernement] impose régulièrement l’état d’urgence dans le but de contrôler la population. La Loi d’urgence est en vigueur jusqu’au 31 mai 2000, l’Assemblée populaire l’ayant reconduite, pour la neuvième fois de suite, le 22 février 1997. « Le danger que pose la Loi d’urgence, dit l’EOHR, ne se limite plus à la compétence exceptionnelle accordée à l’Autorité exécutive d’imposer des limites à la liberté individuelle, aux libertés d’opinion et d’expression, au droit d’assemblée, et aussi de créer des tribunaux d’exception. Cette mentalité infecte maintenant le processus législatif. En d’autres mots, de nouvelles lois sont proclamées, qui visent à resserrer encore davantage le contrôle de l’Autorité exécutive sur la société civile et ses institutions. »
L’EOHR fait observer que « l’année 1998 nous aura fait assister à un important déclin de la liberté d’opinion et d’expression, surtout au chapitre de la liberté de la presse et des journalistes. Les tribunaux ont condamné des journalistes à des peines de prison, sans compter les interventions administratives en vue de limiter la liberté d’expression et d’interdire l’impression et la circulation d’un certain nombre de journaux, la confiscation d’un certain nombre de livres […] en plus du harcèlement exercé contre beaucoup de journalistes. »