En Afrique du Sud, le droit de protester et d’exprimer ses opinions est garanti par la Constitution. Cependant, les municipalités et la police locales violent systématiquement ce droit en interdisant les manifestations que tiennent les militants de la lutte contre la pauvreté, conclut un nouveau rapport du Freedom of Expression Institute (FXI). Le FXI a […]
En Afrique du Sud, le droit de protester et d’exprimer ses opinions est garanti par la Constitution. Cependant, les municipalités et la police locales violent systématiquement ce droit en interdisant les manifestations que tiennent les militants de la lutte contre la pauvreté, conclut un nouveau rapport du Freedom of Expression Institute (FXI).
Le FXI a analysé les dossiers officiels de 2004 et 2005 et a constaté que, des 6 000 manifestations enregistrées dans le pays, près de 1 000 avaient été interdites par les autorités locales en vertu de la Loi réglementant les rassemblements.
Le FXI fait valoir qu’il y a un fossé entre ce que les autorités locales perçoivent de ce que leur permet la Loi et ce que cette même Loi stipule. La Loi considère en effet que manifester est un droit constitutionnel qui ne nécessite pas d’approbation préalable de l’État.
Cependant, « des officiers de police ignorent souvent la Loi sur les rassemblements ou violent la Loi afin d’empêcher les gens de protester et de marcher en public », dit le FXI.
Les manifestations de protestation venant des communautés pauvres et marginalisées qui s’opposent aux politiques économiques du gouvernement et qui cherchent à sensibiliser la population aux questions liées à la pauvreté sont souvent visées par les autorités municipales et par la police. Pour ces groupes, notamment le Forum Anti-Privatisation et le Mjondolo Abahlali (Mouvement des habitants des bidonvilles), les manifestations publiques de protestation constituent souvent la seule forme de libre expression qui leur reste, précise le FXI.
En février dernier, le FXI a aidé le Mouvement des habitants des bidonvilles a remporter une manche devant les tribunaux, lorsqu’un juge a statué que les officiels de la municipalité de eThekwini avaient violé la Loi réglementant les rassemblements en tentant d’empêcher le mouvement d’organiser une manifestation. Le juge a déclaré que les organisateurs n’avaient pas besoin de demander un permis pour manifester et qu’ils n’avaient qu’à informer les autorités locales de leur intention de tenir un rassemblement.
Le FXI demande une enquête officielle afin de passer en revue les politiques et les lignes directrices en vertu desquelles opère la police pendant les marches de protestation.
Lire le dossier à :
http://www.fxi.org.za/PDF’s/Home%20Page/FinaRGAReportGOF_2006-09.pdf
Consulter les sites suivants :
– FXI : http://www.fxi.org.za
– Pressions croissantes sur le gouvernement pour qu’il réduise la pauvreté : http://www.irinnews.org/S_report.asp?ReportID=47366&SelectRegion=Southern_Africa
– Forum Anti-Privatisation : http://www.apf.org.za/
– ZNet : http://www.zmag.org/sustainers/content/2005-12/06majavu.cfm