Khagendra Shrestha, rédacteur en chef et directeur du journal népalais « Dharan Today », est mort de ses blessures après avoir été atteint de projectiles tirés par des inconnus dans l’est du Népal, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Shrestha, qui était âgé de […]
Khagendra Shrestha, rédacteur en chef et directeur du journal népalais « Dharan Today », est mort de ses blessures après avoir été atteint de projectiles tirés par des inconnus dans l’est du Népal, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Shrestha, qui était âgé de 45 ans, a succombé le 1er avril 2005, deux semaines après que des hommes armés furent entrés dans son bureau à Dharan et eurent ouvert le feu sur lui, l’atteignant à la tête. Les forces de sécurité népalaises accusent les rebelles maoïstes du meurtre, mais ces allégations n’ont pas été confirmées.
Le CPJ enquête pour savoir si Shrestha a été tué en raison de son travail comme journaliste.
La mort de Shrestha survient en plein c?ur d’une « crise prolongée des droits de la personne» au Népal, indique Human Rights Watch. Depuis la proclamation de l’état d’urgence par le Roi Gyanendra, le 1er février, plus de 600 militants des droits de la personne, journalistes, avocats, étudiants et militants politiques sont toujours détenus en raison de leurs activités pacifiques et légitimes. D’après Human Rights Watch, le climat d’intimidation empêche les groupes qui surveillent les droits de la personne de faire enquête sur des allégations d’attentats.
Après le passage dans le pays d’une mission d’enquête au début du mois, le CPJ a déclaré que la répression gouvernementale constitue le coup le plus dévastateur qu’ait subi le dynamique secteur des médias privés depuis l’instauration de la démocratie au Népal en 1990.
Selon un rapport récent de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), la censure et les attaques dirigées contre les journalistes s’aggravent. Depuis le coup d’État, onze journalistes ont été détenus pendant plus de 48 heures; trois d’entre eux sont toujours incarcérés et une centaine environ se cachent ou ont pris le chemin de l’exil. À peu près la moitié de toutes les publications du Népal ont cessé de paraître, surtout à l’extérieur de la vallée de Katmandou. Des centaines de journalistes ont perdu leur emploi, et bien plus encore courent des dangers.
En réponse aux pressions des États-Unis et de l’Inde, le roi Gyanendra a accepté le 11 avril de laisser les Nations Unies entrer dans le pays pour enquêter et surveiller les violations des droits de la personne. La Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme a ratifié une entente avec le gouvernement, en vertu de laquelle les observateurs des Nations Unies peuvent procéder à des enquêtes et présenter des rapports à la Haut Commissaire, à l’Assemblée générale et au bureau du Secrétaire général. Les Nations Unies soulignent que l’entente entre en vigueur immédiatement.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13180
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2005/03/10/nepal10297.htm
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Nepal12apr05na.html
– Rapport de la FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2986&Language=EN
– Index on Censorship : http://www.indexonline.org/en/news/articles/2005/nepal-major-job-ahead-for-new-un-rights-moni.shtml
– Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme : http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=13922&Cr=Nepal&Cr1=
– Les blogueurs népalais défient la répression : http://www.ojr.org/ojr/stories/050223glaser/