Un journaliste de la radio abattu devant sa famille pourrait avoir été tué à cause de son travail, rapportent l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), Reporters sans frontières (RSF) et l’Association nationale des journalistes du Pérou (Asociación Nacional de Periodistas del Perú, ANP), affiliée à Liberté internationale des Journalistes […]
Un journaliste de la radio abattu devant sa famille pourrait avoir été tué à cause de son travail, rapportent l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), Reporters sans frontières (RSF) et l’Association nationale des journalistes du Pérou (Asociación Nacional de Periodistas del Perú, ANP), affiliée à Liberté internationale des Journalistes (International Freedom of Journalists).
Miguel Pérez Julca rentrait chez lui à Jaén, dans le nord-ouest du Pérou, en compagnie de sa femme et de ses deux enfants dans la soirée du 16 mars, lorsque deux individus armés circulant à moto l’ont abattu de deux projectiles à la tête. Il a succombé pendant son transport à l’hôpital. Sa femme, Nelly Guevara Arrascue, a reçu une balle au genou gauche.
Pérez travaillait pour « El Informativo del Pueblo », une émission d’informations à Radio Exitos, et contribuait à deux autres stations locales, Radio Oriental et Radio Jaén. Pérez, qui couvrait des affaires locales de corruption et de crimes violents, avait blâmé récemment le maire de Jaén, Jaime Vilchez Oblitas, à qui il reprochait plusieurs affaires de mauvaise administration. La veille de son assassinat, il avait dit à des amis qu’il avait vu une voiture blanche qui le suivait dans la rue.
« [Il] enquêtait sur des affaires de corruption locale, assurait, peu avant sa mort, avoir été suivi et ses assassins l’ont abattu à la manière de tueurs à gages », déclare RSF. « L’enquête doit donc privilégier la piste professionnelle, quitte à déranger l’administration locale. »
Le quotidien « La República » rapportait que plusieurs témoins avaient identifié les tueurs comme des criminels locaux, mais qu’on n’a procédé à aucune arrestation.
L’IPYS rapporte que le ministre de l’Intérieur a ordonné à une unité spéciale de la police nationale d’ouvrir une enquête sur le meurtre. Pérez est le premier journaliste à être assassiné au Pérou depuis 2004.
Pérez avait fait les manchettes en 1991, lorsqu’il avait été arrêté et inculpé injustement de terrorisme. Il avait passé deux ans en prison dans l’attente de son procès. Il avait été acquitté en 1993, mais la décision avait par la suite été annulée et il avait été arrêté de nouveau pour répondre des mêmes chefs d’accusation en 1996. Il avait été relâché deux jours plus tard, après l’intervention d’une députée péruvienne, d’organisations locales de défense de la liberté de la presse et de collègues.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21351
– IPYS : http://www.ipys.org/alertas/atentado.php?id=1055
– ANP : http://www.anp.org.pe/
– Alerte de l’IFEX de 1996 : http://ifex.org/20fr/content/view/full/78018