Un reporter de la radio du Paraguay, qui était disparu peu après avoir dénoncé le lien entre la mafia et certains politiciens locaux dans sa ville a été retrouvé vivant au Brésil 17 mois plus tard, rapportent le Syndicat des journalistes du Paraguay (Sindicato de Periodistas del Paraguay, SPP) et d’autres groupes de défense de […]
Un reporter de la radio du Paraguay, qui était disparu peu après avoir dénoncé le lien entre la mafia et certains politiciens locaux dans sa ville a été retrouvé vivant au Brésil 17 mois plus tard, rapportent le Syndicat des journalistes du Paraguay (Sindicato de Periodistas del Paraguay, SPP) et d’autres groupes de défense de la liberté de la presse.
Enrique « Kike » Galeano, reporter à Radio Azofey, a refait surface la semaine dernière à São Paulo, au Brésil, après avoir été porté disparu dans le nord du Paraguay en février 2006.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF), Galeano a déclaré avoir été enlevé tandis qu’il rentrait chez lui, dans la ville de Yby Yaú, après sa journée de travail, par deux hommes qu’il croyait faire partie d’un groupe mafieux brésilien. Il a été maltraité par ses ravisseurs et emmené au Brésil où on lui a dit qu’il mourrait s’il tentait jamais de retourner au Paraguay. Les ravisseurs ont également menacé de tuer son fils s’il n’obéissait pas. Galeano se trouve actuellement en Uruguay, où il cherche à obtenir l’asile politique.
Peu avant sa disparition, Galeano avait fait des reportages sur la saisie d’un chargement d’armes et de cocaïne impliquant des trafiquant de drogue et les autorités locales, qui entretenaient des liens avec le groupe armé, rapporte le SPP. « Le pire de tout, c’est que Kike confirme ce que nous présumions, à savoir que certaines organisations criminelles pourraient avoir de liens solides avec des politiciens du parti officiel », déclare le SPP. « La famille est menacée par le même secteur. »
La disparition de Galeano ne constitue pas un incident isolé, soutient le SPP, qui fait remarquer qu’au moins 40 décès survenus à Yby Yaú au cours des dix dernières années n’ont fait l’objet d’aucune enquête, selon les indications du « Rapport 2005-2006 des Sénateurs sur les droits de la personne ». « Les conséquences de l’inaction, dit le SPP, des camouflages et de l’apparente complicité de l’État dans sa disparition forcée concernent tous les citoyens du Paraguay. »
Ailleurs au Paraguay, un certain nombre de stations de radio communautaires ont été fermées à la suite de poursuites judiciaires intentées par des stations de radio commerciales ayant des liens avec le président, rapporte l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC).
Plusieurs stations appartenant à l’Association paraguayenne de la communication communautaire (Asociación Paraguaya de Comunicación Comunitaria, COMUNICA), un réseau comptant plus de 50 stations de radio administrées par des organisations paysannes, ouvrières, culturelles, de la jeunesse et de voisins, ont été fermées par voie judiciaire dans le département de Caaguazú, circonscription politique du président Nicanor Duarte Frutos. L’AMARC condamne la façon discrétionnaire dont sont attribuées les fréquences des stations de radio communautaires, et fait remarquer que 80 pour 100 des stations qui ont reçu l’approbation officielle pour fonctionner sont affiliées au parti au pouvoir et à ses alliés.
Consulter les sites suivants :
– SPP, courriel : sppinfo@rieder.net.py
– CPJ : http://tinyurl.com/3arzjd
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=22948
– AMARC : http://legislaciones.amarc.org
(17 juillet 2007)