Un reporter de la radio de Somalie est le premier journaliste à être tué en 2009 dans l’exercice de ses fonctions, rapportent le Syndicat national des journalistes somaliens (National Union of Somali Journalists, NUSOJ) et d’autres groupes membres de l’IFEX. Le 1er janvier, Hassan Mayow Hassan, reporter à « Radio Shabelle », a été abattu […]
Un reporter de la radio de Somalie est le premier journaliste à être tué en 2009 dans l’exercice de ses fonctions, rapportent le Syndicat national des journalistes somaliens (National Union of Somali Journalists, NUSOJ) et d’autres groupes membres de l’IFEX.
Le 1er janvier, Hassan Mayow Hassan, reporter à « Radio Shabelle », a été abattu par un membre d’une milice pro-gouvernementale à Afgoye, à 30 kilomètres au sud de Mogadiscio.
Hassan et d’autres journalistes se rendaient couvrir des affrontements entre des groupes armés lorsqu’un soldat l’a abattu, même s’il s’était identifié comme journaliste, indique Reporters sans frontières (RSF).
Des journalistes locaux ont dit au Comité pour la protection des journalistes (CPJ) que Hassan avait produit des reportages critiques sur le harcèlement des civils par l’armée dans la région.
Selon le NUSOJ, le meurtre « attire l’attention nationale et internationale sur les dangers que courent les journalistes somaliens à travailler au milieu du long, sanglant et brutal conflit dans lequel le pays est plongé, et sur la nécessité critique d’agir avec célérité pour protéger les journalistes ».
Le meurtre de Hassan survient quelques jours à peine après que les journalistes eurent tenu une manifestation à Mogadiscio pour exiger la fin de la violence contre le personnel des médias, dit RSF. La Somalie est le pays le plus meurtrier d’Afrique pour les médias d’informations. Selon le CPJ, dix journalistes somaliens ont été tués au cours des deux dernières années, dont deux de « Radio Shabelle ».
Dans un autre ordre d’idées, le NUSOJ rapporte la remise en liberté, le 4 janvier, du reporter britannique Colin Freeman, du « Sunday Telegraph », et du photographe pigiste espagnol Jose Cendon, qui avaient été enlevés le 26 novembre tandis qu’ils couvraient une affaire de piraterie.
Il est fréquent que des étrangers, des journalistes et des travailleurs humanitaires soient enlevés et échangés contre rançon dans ce pays de la Corne de l’Afrique. Deux journalistes pigistes, un Australien et un Canadien, enlevés près de Mogadiscio en août, sont toujours tenus en otages.
Les journalistes travaillent en Somalie sous une contrainte extrême, tandis que se poursuit le conflit entre le gouvernement de transition et les groupes d’insurgés. Des milliers de civils pris dans le conflit ont été tués et des centaines de milliers d’autres ont dû fuir.
Les insurgés islamistes et nationalistes se sont juré de renverser ce qui reste de gouvernement, dont le président a démissionné le mois dernier. L’armée éthiopienne a commencé à retirer ses 3 000 hommes la semaine dernière, après avoir pendant deux ans aidé le gouvernement de transition a expulser les insurgés de Mogadiscio. Les critiques disent que la décision laisse entrevoir la perspective d’un possible vide du pouvoir dans la capitale, où il n’y a pas de gouvernement central réel depuis 1991.
Les violations de la liberté de la presse dans ces conditions sont relatées avec précision dans le rapport annuel du NUSOJ, « Somalia: A Precarious and Perilous Place for the Press » (Somalie, endroit précaire et périlleux pour la presse) : http://tinyurl.com/7gwu3o
Consulter les sites web suivants :
– NUSOJ : http://tinyurl.com/85wrgo
– CPJ : http://tinyurl.com/88ae26
– FIJ : http://tinyurl.com/7tch69
– RSF : http://ifex.org/fr/content/view/full/99583/
– BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/7803564.stm
(7 janvier 2008)