Le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (CMFR), Reporters sans frontières (RSF), Institut international de la presse (IIP) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que Candelario « Jun » Cayona, journaliste de la radio privée DXLL, a été assassiné le 30 mai à Zamboanga, dans lâîle de Mindanao (sud du […]
Le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (CMFR), Reporters sans frontières (RSF), Institut international de la presse (IIP) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que Candelario « Jun » Cayona, journaliste de la radio privée DXLL, a été assassiné le 30 mai à Zamboanga, dans lâîle de Mindanao (sud du pays). Selon le CMFR, Cayona a été atteint de plusieurs coups de feu tirés par deux hommes alors quâil se rendait au travail. Personne nâa revendiqué lâassassinat, dit le CMFR, mais la police a déjà identifié des suspects.
Cayona était un commentateur au franc parler qui critiquait souvent les politiciens locaux, lâarmée et les rebelles musulmans, disent le CMFR et le CPJ. Un porte-parole du groupe rebelle musulman Abou Sayyaf, Abou Sabay, aurait menacé Cayona sur les ondes. Cayona avait aussi révélé sur les ondes quâun assassin lâavait suivi et il avait déclaré aux dirigeants de la station quâil recevait des menaces de mort. Selon RSF, les autorités militaires lâavaient également menacé. Après une entrevue avec le porte-parole dâAbou Sayyaf lors de la prise dâotages de Jolo lâan dernier, le colonel Jovenal Narcise, commandant des forces opérationnelles à Zamboanga, avait déclaré le 17 septembre 2000 au journaliste : « Si jâappends que tu interviewes Sabaya [porte-parole d’Abou Sayyaf] de nouveau, je te tue ». Cayona avait obtenu depuis plusieurs entretiens avec des responsables dâAbou Sayyaf.
Cayona est le troisième journaliste de la radio assassiné aux Philippines en 2001 et le troisième journaliste à lâêtre dans lâîle de Mindanao depuis novembre [voir les « Communiqués » 10-09, 10-01 et 9-46 de lâIFEX]. Dâaprès le CPJ, trente-sept journalistes ont été assassinés aux Philippines depuis le renversement de la dictature de Ferdinand Marcos en 1986 par des éléments démocratiques, et presque aucun de ces cas nâa été élucidé. « Lâimpunité mine la libert%26#233; de presse relative qui existe aux Philippines », dit le CPJ. Pour plus de renseignements, voir www.cmfr.com.ph, www.rsf.fr, www.freemedia.at ou www.cpj.org.