Un troisième journaliste a été assassiné au Brésil en moins d’un mois, ce qui a suscité des appels d’inquiétude du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et de la Société interaméricaine de la presse (SIP). Nicanor Linhares Batista, animateur d’une émission à la radio et propriétaire d’une […]
Un troisième journaliste a été assassiné au Brésil en moins d’un mois, ce qui a suscité des appels d’inquiétude du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et de la Société interaméricaine de la presse (SIP).
Nicanor Linhares Batista, animateur d’une émission à la radio et propriétaire d’une station de radio dans l’État de Ceará, dans le nord-est du Brésil, a été assassiné le 30 juin par deux inconnus. Le CPJ indique qu’il a été abattu vers 20 heures, au moment où il enregistrait son émission quotidienne « Encontro Político » (Rencontre politique).
D’après le quotidien « Diário do Nordeste », publié à Fortaleza, dans l’État de Ceará, des individus armés sont entrés dans le studio, ont fait feu sur Nicanor à bout portant à plusieurs reprises, puis se sont enfuis en motocyclette. Un technicien du son, qui travaillait à la station de radio, a été témoin du meurtre. Nicanor a été transporté à l’Hôpital public de Limoeiro do Norte, mais il est mort avant d’y arriver.
Le CPJ fait enquête pour savoir si le meurtre est relié au travail journalistique de Nicanor.
Nicanor, qui était âgé de 42 ans, était propriétaire de la station « Rádio Vale do Jaguaribe », basée dans la ville de Limoeiro do Norte. Citant d’autres journalistes de la radio de la région, le quotidien « O Povo » de Fortaleza rapportait que l’émission « Encontro Político », diffusée les jours de la semaine de 11 h 30 à 14 h, était l’une des plus populaires dans la vallée de la Jaguaribe, où est située la ville de Limoeiro do Norte. Selon « O Povo », Nicanor était un journaliste controversé, dont les commentaires acerbes irritaient bien des politiciens locaux et des fonctionnaires, dit le CPJ.
D’après l’agence de nouvelles brésilienne « Agência Nordeste », la police a déclaré que le meurtre de Nicanor pourrait avoir été commis par un tueur à gages, et que le journaliste avait de nombreux ennemis à cause des reportages critiques que diffusait sa station. Certains rapports indiquent par ailleurs que Nicanor avait reçu des menaces et qu’il devait rencontrer des responsables du gouvernement de l’État le 1er juillet pour discuter de sa sécurité.
La mort de Nicanor suit celle, le 9 juin, d’Edgar Ribeiro Pereira de Oliveira, copropriétaire d’un hebdomadaire dans l’État méridional de Mato Grosso do Sul, et celle de Melyssa Martins Correia, journaliste au quotidien brésilien « Oeste Notícias » basé à Presidente Prudente, survenue le 3 juin. (Voir http://ifex.org/en/content/view/full/50641/).
L’unité de réponse rapide de la SIP au Brésil a ouvert une enquête sur ces deux meurtres afin de déterminer s’ils sont reliés directement au travail des victimes en tant que journalistes.
Pour en savoir plus sur les conditions d’exercice de la libre expression au Brésil, lire les rapports des membres de l’IFEX : http://ifex.org/fr/content/view/full/563/
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE:
– Consulter le site web de la SIP sur sa campagne contre l’impunité et faire parvenir une lettre au gouvernement brésilien : http://www.impunidad.com/#