(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Nuri Kayis, président du Haut Conseil turc de la Radio et de la Télévision (RTÜK), RSF s’est indignée de la condamnation de la chaîne de télévision Gun-tv à un an d’écran noir pour diffusion de chansons en langue kurde. Cette décision a été suspendue « provisoirement », le 22 mars […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Nuri Kayis, président du Haut Conseil turc de la Radio et de la Télévision (RTÜK), RSF s’est indignée de la condamnation de la chaîne de télévision Gun-tv à un an d’écran noir pour diffusion de chansons en langue kurde. Cette décision a été suspendue « provisoirement », le 22 mars 2002, par le Tribunal administratif n°8 d’Ankara.
« Cette « sanction » est, ni plus ni moins, une fermeture autoritaire d’un média, pour diffusion d’une musique « interdite ». La répression de la libre expression n’a jamais été aussi grave en Turquie, au moment où des réformes sont censées être mises en oeuvre pour rapprocher la Turquie de l’Union européenne et de ses standards en matière de droits de l’homme ! » s’est indigné Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Si cette condamnation devait être confirmée, ainsi que plusieurs autres frappant régulièrement les médias dans le sud-est du pays, elle confirmerait que les engagements turcs sont de pure façade, et que le régime durcit encore la répression. Nous vous demandons de revenir sur cette décision manifestement disproportionnée » a ajouté Ménard dans sa lettre.
D’après les informations recueillies par RSF, la chaîne de télévision Gun-tv a été condamnée à un an d’écran noir pour diffusion de chansons en langue kurde. Cette décision a été suspendue « provisoirement », le 22 mars, par le Tribunal administratif n°8 d’Ankara. Le sud-est de la Turquie, à majorité kurde, est régi par des « lois d’exception » particulièrement répressives pour la presse et les médias audiovisuels. Les sanctions du RTÜK se sont multipliées ces derniers mois à l’encontre des médias utilisant la langue kurde.