La championne ouzbek des droits de la personne Mutabar Tojibaeva a été libérée la semaine dernière de la prison où elle purgeait une peine de huit ans d’incarcération pour avoir exprimé des critiques bien senties à l’égard du gouvernement, à la suite du massacre d’Andijan, indique Human Rights Watch. Tojibaeva a bénéficié d’une liberté conditionnelle […]
La championne ouzbek des droits de la personne Mutabar Tojibaeva a été libérée la semaine dernière de la prison où elle purgeait une peine de huit ans d’incarcération pour avoir exprimé des critiques bien senties à l’égard du gouvernement, à la suite du massacre d’Andijan, indique Human Rights Watch.
Tojibaeva a bénéficié d’une liberté conditionnelle le 2 juin, après avoir purgé deux ans et huit mois de sa sentence. Bien qu’elle ait été relâchée, Tojibaeva n’a pas été amnistiée et continue à purger une peine de trois ans de prison avec sursis.
« Nous sommes heureux que Mutabar Tojibaeva ait été remise en liberté », dit Human Rights Watch. « Tout d’abord, elle n’aurait jamais dû être emprisonnée. Sa condamnation doit être annulée, et on doit lui permettre de faire son travail de défense des droits de la personne sans autre persécution gouvernementale. »
Tojibaeva a déclaré à Human Rights Watch qu’elle croit avoir bénéficié d’une libération conditionnelle à cause de son état de santé. Elle est atteinte de cancer depuis peu et actuellement elle est très faible.
Tojibaeva, qui s’est prononcée contre le massacre, survenu en 2005, de civils essentiellement non armés par les forces du gouvernement à Andijan, a été arrêtée chez elle en octobre 2005 et inculpée de 17 chefs d’activité criminelle, notamment de diffamation, extorsion, évasion fiscale, pollution de l’environnement et appartenance à une organisation illégale – soit sa propre ONG non enregistrée. En mars 2006, elle a été condamnée à huit ans de prison à l’issue d’un procès qui, d’après Human Rights Watch, violait les normes en matière de procès équitable; on lui a nié le droit de préparer une défense adéquate ou de contre-interroger plusieurs témoins-clés de l’État.
Tojibaeva a remporté le prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme, une récompense décernée par Human Rights Watch et neuf autres grandes organisations de défense des droits de la personne.
D’après Human Rights Watch, au moins 11 défenseurs des droits de la personne demeurent en prison pour des raisons politiques. Et sept défenseurs des droits de la personne ont été libérés ou amnistiés depuis janvier 2008, un grand nombre d’entre eux uniquement après avoir signé des promesses d’abandonner leur militantisme en faveur des droits de la personne.
Pour en savoir plus sur Tojibaeva, aller à :
http://hrw.org/english/docs/2008/06/02/uzbeki19004.htm
(10 juin 2008)