La liberté de la presse au Zimbabwe a reçu un dur coup cette semaine après que le plus haut tribunal du pays eut invalidé une contestation constitutionnelle de la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée (Access to Information and Protection of Privacy Act, AIPPA), d’après ce que rapportent l’Institut […]
La liberté de la presse au Zimbabwe a reçu un dur coup cette semaine après que le plus haut tribunal du pays eut invalidé une contestation constitutionnelle de la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée (Access to Information and Protection of Privacy Act, AIPPA), d’après ce que rapportent l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
La Cour suprême a déclaré le 5 février dernier que l’AIPPA, qui donne au gouvernement le pouvoir de décider qui peut être journaliste, ne viole pas la constitution. Aux termes de la loi, tous les médias et tous les journalistes sont tenus de s’inscrire auprès de la Commission des médias et de l’information (MIC), dont les membres du conseil d’administration sont désignés par le gouvernement. Ceux qui ne se conforment pas à la loi sont passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans et à des amendes.
L’Association des journalistes indépendants du Zimbabwe (Independent Journalists Association of Zimbabwe, IJAZ) avait préparé un dossier de contestation judiciaire contre l’AIPPA, alléguant que certains articles violaient le droit constitutionnel des journalistes à la liberté d’expression.
Le MISA, le CPJ, la FIJ et d’autres membres de l’IFEX ont condamné la loi parce qu’elle constitue une grave menace pour la liberté d’expression. Selon le MISA, depuis son entrée en vigueur en 2002, l’AIPPA est appliquée de manière sélective contre les médias privés, dont les journalistes sont constamment arrêtés, détenus et harcelés à cause de leurs critiques du gouvernement.
La décision a déjà entraîné une réaction en chaîne dans les médias du pays, fait remarquer le CPJ. Le « Daily News », qui prépare sa propre défense le 18 février pour avoir refusé de s’inscrire à la MIC, a choisi de ne pas paraître après la décision du tribunal, par crainte que son personnel ne soit arrêté pour violation de l’AIPPA. Le propriétaire, l’Associated Newspapers of Zimbabwe (ANZ), dit que les journalistes du « Daily News » ont demandé à s’inscrire à la MIC.
Consulter le site web de l’IFEX pour rester informé de la situation :
http://ifex.org/fr/content/view/full/507/
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2004/Zim06feb04na.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2249&Language=EN
– Analyse de l’AIPPA par ARTICLE 19 : http://www.article19.org/docimages/1262.doc
– Les attaques de Mugabe analysées par le rédacteur en chef du « Daily News », Bill Saidi : http://www.cpu.org.uk/forum_2003/saidi.html
– The Daily News Online : http://www.daily-news.co.za/
– Analyse par la BBC de la « diplomatie discrète » de l’Afrique du Sud : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/2818297.stm