Le personnel de Journaliste en danger (JED) a reçu des menaces de mort à la suite de la parution d’un article dans un journal de Kinshasa à propos des enquêtes de JED sur le meurtre non résolu d’un journaliste survenu en novembre dernier en République démocratique du Congo (RDC). Le président de JED, Donat M’baya […]
Le personnel de Journaliste en danger (JED) a reçu des menaces de mort à la suite de la parution d’un article dans un journal de Kinshasa à propos des enquêtes de JED sur le meurtre non résolu d’un journaliste survenu en novembre dernier en République démocratique du Congo (RDC).
Le président de JED, Donat M’baya Tshimanga, et le secrétaire général Tshivis Tshivuadi sont entrés dans la clandestinité après avoir reçu la semaine dernière un appel téléphonique anonyme chargé de menaces. Le conseiller juridique de JED, Charles Mushizi, a lui aussi reçu un coup de téléphone de menaces.
Ces menaces sont survenues après que le journal « Le Soft » eut publié le 7 février 2006 un article rapportant des conclusions de l’enquête de JED sur les meurtres de Franck Ngycke Kangundu et de sa femme, Hélène Mpaka.
Le couple a été abattu par des inconnus le 3 novembre 2005 à son domicile de Kinshasa. Des témoins oculaires interrogés par JED le lendemain près de la scène du crime ont déclaré que les assaillants avaient dit à Kangundu qu’on les avait « envoyés pour le tuer ». Selon JED, cela contredit les reportages des médias d’État qui laissent entendre que le mobile de ces deux meurtres était le vol.
L’article paru dans « Le Soft » évoque la possibilité que le meurtre soit lié à la possession, par Kangundu, de documents explosifs sur une allégation de transfert illégal à l’étranger de fonds gouvernementaux, fait remarquer le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF) souligne que l’enquête de JED a aussi révélé que Kangundu travaillait officieusement pour des membres importants du parti au pouvoir, le Parti du peuple pour la Reconstruction et la Démocratie.
Alors que les autorités promettaient en novembre dernier d’ouvrir une enquête indépendante sur les meurtres de Kangundu et de sa femme, rien n’a été fait en ce sens jusqu’à maintenant.
Les menaces de mort contre le personnel de JED ont poussé le CPJ et RSF à en appeler au président de la RDC, Joseph Kabila, pour qu’il ordonne la tenue d’une enquête officielle sur ces deux assassinats et pour assurer la sûreté de JED.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE :
1) Écrire au Président Kabila en utilisant le modèle de lettre proposé par le CPJ :
http://www.cpj.org/protests/06ltrs/africa/drc10feb06pl.html
2) Rester informés. Consulter les sites suivants :
– La rapport du JED: http://www.jed-afrique.org/full_view.php?id_alerte=450
– Alertes de l’IFEX sur la RDC : http://ifex.org/fr/content/view/full/478/
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=16443
– CPJ : http://www.cpj.org/attacks05/africa05/drc_05.html
– Profil de JED : http://www.cpj.org/Briefings/2004/DA_fall04/JED/JED.html
– Fragile liberté : http://www.cpj.org/Briefings/2004/DRC_9_04_fr/DRC_9_04_fr.html
– Dossier de Human Rights Watch : http://hrw.org/french/docs/2006/01/18/congo12442.htm