Une semaine après que le président du Bélarus, Alexander Loukachenko, a remporté un référendum controversé qui lui permet de prolonger son mandat, certains membres de l’IFEX soulèvent de graves questions au sujet des conditions d’exercice de la liberté de la presse dans le pays. La semaine dernière, une journaliste a été poignardée à mort à […]
Une semaine après que le président du Bélarus, Alexander Loukachenko, a remporté un référendum controversé qui lui permet de prolonger son mandat, certains membres de l’IFEX soulèvent de graves questions au sujet des conditions d’exercice de la liberté de la presse dans le pays. La semaine dernière, une journaliste a été poignardée à mort à son domicile et plusieurs autres ont été passés à tabac pendant qu’ils assuraient la couverture de manifestations contre le gouvernement.
L’Institut international de la presse (IIP), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que la journaliste Veronika Cherkasova a été retrouvée le 20 octobre 2004 poignardée à mort dans son appartement de Minsk.
Le cadavre de Cherkasova était transpercé de vingt coups de couteau. Journaliste au journal indépendant « Solidarnost » (« Solidarité »), elle couvrait surtout la scène sociale et culturelle mais traitait à l’occasion de questions politiques délicates comme l’abus des drogues.
La police n’a trouvé aucun indice d’entrée par effraction, et rien n’avait été dérobé dans l’appartement, selon les reportages locaux. Elle n’a pas éliminé la possibilité que la journaliste ait été assassinée en raison de son travail de reporter, étant donné qu’elle accumulait des données pour un article sur les sectes religieuses au Bélarus. Un de ses collègues à « Solidarnost » a également déclaré au CPJ qu’il y a quatre mois, Cherkasova avait écrit une série d’articles soulignant les méthodes de surveillance des activités civiles par les Services de sécurité du Bélarus vis-à-vis.
Par ailleurs, le journaliste Pavel Sheremet a été agressé le 17 octobre, jour du référendum où les électeurs du Bélarus décidaient si Loukachenko pouvait prolonger son mandat. Sheremet a subi une commotion cérébrale et a dû être hospitalisé. La police l’accuse de « hooliganisme ».
Le 19 octobre, plusieurs autres journalistes ont été agressés pendant qu’ils couvraient une manifestation non violente de l’opposition qui protestait contre le résultat du référendum, selon ce que rapportent RSF et le CPJ. Des opérateurs de caméra des stations NTV et REN-TV de Russie se sont fait détruire leur équipement. Plusieurs correspondants étrangers ont dit qu’on les avait empêchés de transmettre des séquences filmées du déroulement du référendum aux téléspectateurs étrangers.
Le gouvernement affirme que 77 pour 100 des votants appuyaient le prolongement jusqu’en 2006 du mandat de Loukachenko. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) soutient cependant que le gouvernement bélarusse a omis de garantir des conditions de vote équitable lors de ce référendum.
Consulter :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11694
– IIP : http://www.freemedia.at/Protests2004/Belarus21.10.04.htm
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2753&Language=EN
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2004/Belarus21oct04na.html
– Freedom House : http://www.freedomhouse.org/media/pressrel/101404.htm
– Rapport de l’OSCE sur le référendum au Bélarus : http://www.osce.org/odihr/elections/field_activities/?election=2004belarus