Une loi sur lâutilisation de lâInternet, adoptée récemment, et un projet de loi sur la prévention du terrorisme constituent une menace aux libertés et aux droits des journalistes, signalent Reporters sans frontières (RSF) et plusieurs défenseurs indiens de la liberté de la presse. Le 17 mai, en effet, la Chambre basse du parlement a adopté […]
Une loi sur lâutilisation de lâInternet, adoptée récemment, et un projet de loi sur la prévention du terrorisme constituent une menace aux libertés et aux droits des journalistes, signalent Reporters sans frontières (RSF) et plusieurs défenseurs indiens de la liberté de la presse. Le 17 mai, en effet, la Chambre basse du parlement a adopté une loi sur lâutilisation de lâInternet (Loi sur la technologie de lâinformation) après très peu de débats, dit RSF. Cette loi permet à la police de fouiller sans mandat les cybercafés et de les fermer si elle estime quââun crime électronique est sur le point dây être commisâ. RSF ajoute que bien que le projet de loi ait été modifié pour que les propriétaires des cybercafés nâaient pas à tenir un registre de leurs clients et des sites visités, âquiconque tient un site anti-indien [notion très vague qui comprend les sites pornographiques et les sites subversifs] est passible dâau plus cinq ans de prisonâ.
Selon la chaîne Indian Newspapers Ltd et le journal âIndian Expressâ, aux termes du projet de Loi sur la prévention du terrorisme, à lâétude à lâheure actuelle, les journalistes seront tenus de rapporter toute information quâils pourraient obtenir concernant les activités terroristes. Le projet de loi confère à la police des pouvoirs très étendus, allant même jusquâà leur permettre dâexiger ces informations des journalistes âsâils jugent que lâinformation en cause a un rapport avec les activités terroristesâ. Les journalistes récalcitrants sont passibles de peines pouvant aller jusquâà trois ans dâemprisonnement. Pour la chaîne Indian Newspapers Ltd, âle projet de loi antiterroriste constitue probablement la menace la plus grave posée à la liberté de la presse depuis le projet de loi sur le bâillonnement de la presse, quâavait voulu faire adopter le gouvernement de Rajiv Gandhiâ. Pour sa part, le journal âThe Indian Expressâ ajoute que âla communauté des médias craint que les nouvelles dispositions pourraient aussi servir contre certains journalistes qui dénoncent de façon éclatante les gestes répréhensibles des gens au pouvoirâ. RSF sâinquiète des menaces auxquelles sâexpose le droit des journalistes à protéger leurs sources.