Un rédacteur de renom est assassiné, une chaîne de télévision populaire est la cible d’une descente et accusée par les médias d’État d’offrir une couverture « non patriotique » de la guerre, un autre rédacteur et sa femme sont victimes de tentatives de meurtre, d’autres journalistes encore sont contraints de fuir le pays ou de […]
Un rédacteur de renom est assassiné, une chaîne de télévision populaire est la cible d’une descente et accusée par les médias d’État d’offrir une couverture « non patriotique » de la guerre, un autre rédacteur et sa femme sont victimes de tentatives de meurtre, d’autres journalistes encore sont contraints de fuir le pays ou de fermer leurs sites web. Tout cela en un mois seulement au Sri Lanka, où la situation de la liberté de la presse continue de se détériorer – et encore plus du fait de l’inaction du gouvernement, apprend-on dans un nouveau rapport rédigé par une mission internationale de la liberté de retour du Sri Lanka.
Intitulé « Media under Fire: Press Freedom Lockdown in Sri Lanka » (Les médias sous le feu ennemi : La liberté de la presse verrouillée au Sri Lanka), le document critique le gouvernement pour son incapacité à prendre au sérieux les attaques et les assassinats de reporters : très peu d’entre eux font en effet l’objet d’une enquête, et les tueurs de journalistes ne sont jamais traduits devant les tribunaux, indique le rapport.
Selon ce rapport, la culture d’impunité et d’indifférence a « mené à un blackout presque total de la couverture indépendante et objective de la situation dans le nord et l’est du Sri Lanka », régions qui ont vu le pire de la guerre civile qui sévit dans le pays depuis vingt-cinq ans et qui oppose le gouvernement aux rebelles des Tigres tamouls.
À partir de sa visite effectuée en octobre 2008 au Sri Lanka, la Mission internationale a constaté trois tendances en ce qui concerne la couverture du conflit : absence d’accès à la presse et de la circulation indépendante d’informations dans les zones de conflit; une vague d’assauts et d’intimidation des journalistes qui couvrent le conflit, vague menée dans certains cas par des responsables du gouvernement; et l’accroissement de l’autocensure qui en résulte dans les médias.
Cette semaine, l’armée du Sri Lanka a annoncé la capture du dernier grand bastion des Tigres tamouls. La Croix-Rouge estime que des centaines de civils sont morts au cours des deux dernières semaines et que 250 000 autres sont coincés par d’intenses combats entre les forces gouvernementales et les Tigres tamouls. Les comptes rendus indépendants des combats ne sont pas accessibles parce que le gouvernement empêche les journalistes de se rendre dans la zone de conflit.
La mission exige que le gouvernement accepte la création d’une commission internationale indépendante chargée d’enquêter sur les récentes attaques, en insistant sur les demandes des journalistes et des médias sri lankais.
C’est le troisième séjour de la Mission internationale de la liberté de la presse et d’expression au Sri Lanka, un groupe composé de 12 organisations internationales. La mission la plus récente, en octobre 2008, était composée de la Fédération internationale des journalistes, de l’Institut international de la presse et de Reporters sans frontières, qui sont membres de l’IFEX, ainsi que de l’International Media Support (IMS) et de l’International News Safety Institute.
Le rapport et d’autres précisions sur la mission au Sri Lanka se trouvent sur le site web: de l’IMS, à http://www.i-m-s.dk/node/459
Consulter également les sites web suivants :
– Déclaration de la Mission : http://tinyurl.com/d73htv
– Site web du Free Media Movement : http://freemediasrilanka.wordpress.com
– Page de l’IFEX sur le Sri Lanka : http://tinyurl.com/bjpy84
(28 janvier 2009)