Pendant que les autorités thaïlandaises font un usage excessif des lois sur la diffamation et des lois qui limitent la couverture par les médias de tout ce qui touche à la famille royale, des activistes ont mis sur pied une nouvelle coalition civique destinée à promouvoir et à protéger la libre expression en ligne, selon […]
Pendant que les autorités thaïlandaises font un usage excessif des lois sur la diffamation et des lois qui limitent la couverture par les médias de tout ce qui touche à la famille royale, des activistes ont mis sur pied une nouvelle coalition civique destinée à promouvoir et à protéger la libre expression en ligne, selon ce que rapporte l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA).
Le Réseau des citoyens thaïs de l’Internet (Thai Netizens Network), qui se compose de réformateurs des médias, de militants des droits de la personne, de webmestres et de blogueurs, entend faire campagne sur le plan national afin de promouvoir et de protéger les droits des citoyens sur la toile, la liberté des médias en ligne et le journalisme citoyen.
D’après la coordonnatrice du réseau, Supinya Klangnarong, environ 400 URL ont été interdits parce qu’ils sont accusés de diffamation pénale et de lèse majesté – délit contre la dignité du monarque.
« Le problème réside dans le fait que la police chargée de surveiller le cybercrime éprouve de la difficulté à traduire ces affaires devant les tribunaux parce qu’elle ne peut pas arrêter les suspects », dit Supinya.
Le gouvernement thaï a déposé en 2007 la Loi sur les crimes informatiques afin de s’attaquer à la croissance de l’irrespect en ligne à l’égard de la monarchie, en plus de la lutte contre la pornographie et les crimes informatiques tels que le piratage et le vol des données.
Issu d’une initiative antérieure mais plus étroite appelée Liberté contre la censure en Thaïlande, le Réseau des citoyens thaïs de l’Internet souligne qu’un grand nombre des dispositions sont problématiques, comme l’article 19, qui attribue aux officiers de la police du cybercrime des pouvoirs trop étendus pour déterminer ce qui constitue un délit.
L’article 15 oblige les webmestres et les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) à filtrer lourdement ou à censurer eux-mêmes le matériel « offensant ». Ils sont tenus en outre de conserver des fichiers électroniques des clients pendant au moins 90 jours après la consultation.
Selon le réseau, l’une de ses tâches principales sera de faire pression pour obtenir un amendement séparant la libre expression des crimes informatiques habituels. « Le projet de loi sur la lutte contre le cybercrime doit énoncer des paramètres ou une définition des délits criminels. Et pour commencer, l’expression d’une opinion, à tort ou à raison, ne doit pas constituer un délit criminel », a déclaré Supinya.
« Les citoyens de l’Internet craignent en ce moment d’exprimer leur opinion, étant donné que tout ce qu’ils peuvent afficher sur Internet pourrait facilement leur valoir la prison », déclare Chiranuch Premchaiporn, administrateur de Prachathai.com, le site web de nouvelles politiques et sociales. « Le recours disproportionné aux lois va les conduire vers l’obscurité où il sera plus difficile de les suivre de près », a-t-il ajouté.
Pour plus de renseignements sur la coalition, aller à la SEAPA : http://tinyurl.com/46ax56
(17 décembre 2008)