La Société interaméricaine de la presse (SIP) et le groupe Reporters sans frontières (RSF) signalent quâune nouvelle loi créant un « Collège des journalistes » pose une menace à la liberté de la presse du Nicaragua. La loi, approuvée par lâAssemblée nationale le 13 décembre dernier, exige lâinscription de tous les journalistes auprès de ce « Collège ». Elle […]
La Société interaméricaine de la presse (SIP) et le groupe Reporters sans frontières (RSF) signalent quâune nouvelle loi créant un « Collège des journalistes » pose une menace à la liberté de la presse du Nicaragua. La loi, approuvée par lâAssemblée nationale le 13 décembre dernier, exige lâinscription de tous les journalistes auprès de ce « Collège ». Elle dispose également que seuls les journalistes qui détiennent un diplôme universitaire ou qui comptent de nombreuses années dâexpérience accréditée seront reconnus. Ceux qui pratiquent le journalisme sans répondre à ces critères pourront faire lâobjet de sanctions pénales, tandis que leurs employeurs seront passibles dâamendes pouvant aller jusquâà 25 000 cordobas (environ 2000 $ US), précise RSF.
La SIP demande au président du Nicaragua, Arnoldo Alemán, dâopposer son veto à cette loi. Elle affirme que la loi viole la Déclaration de Chapultepec, que le Nicaragua a ratifiée en 1994 et qui énonce que, pour les journalistes, lâappartenance à des guildes ou à des associations professionnelles doit être strictement volontaire. La SIP ajoute que la Cour interaméricaine des droits de lâhomme avait jugé en 1985, dans une affaire mettant en cause le Costa Rica, que « lâobligation dâappartenir à une association ou dâêtre titulaire de certains diplômes pour exercer le métier de journaliste constitue une restriction illégitime à la liberté dâexpression, telle quâelle est énoncée à lâArticle 13 de la Convention américaine relative aux droits de lâhomme ». Pour sa part, RSF déclare que la loi viole la Déclaration de principes sur la liberté dâexpression dans les Amériques, adoptée récemment par la Commission interaméricaine des droits de lâhomme (IACHR).