LâAssociation des journalistes de la presse libre dâÃthiopie (EFJA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que onze journalistes éthiopiens ont été sommés de comparaître devant les tribunaux pour répondre aux accusations portées contre eux. Cette évolution des choses pourrait être lâindice dâune ânouvelle vague de harcèlementâ contre la presse. Lâun des […]
LâAssociation des journalistes de la presse libre dâÃthiopie (EFJA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que onze journalistes éthiopiens ont été sommés de comparaître devant les tribunaux pour répondre aux accusations portées contre eux. Cette évolution des choses pourrait être lâindice dâune ânouvelle vague de harcèlementâ contre la presse. Lâun des journalistes est Kifle Mulat, président de lâEFJA et rédacteur en chef de âEthio-Timeâ, qui a été sommé de se présenter le 5 décembre devant un tribunal de la Haute cour. On ne sait pas de quoi il est accusé.
LâEFJA a reçu depuis le 1er novembre plusieurs plaintes de journalistes que la Police fédérale et le Central Investigation Office (Bureau central dâenquête) ont approchés. On leur a dit que les autorités sâapprêtait à porter des accusations contre eux. Selon le CPJ, il y a devant les tribunaux du pays environ 80 causes pendantes impliquant des journalistes. LâEFJA a publié une déclaration dans laquelle elle âproteste vivement contre les mesures des autorités, qui visent clairement à nuire aux journalistes dans lâexercice de leurs activités professionnelles et à les frustrer de leurs droits démocratiquesâ.
Une mission dâenquête du CPJ sâest rendue sur les lieux en octobre et rapporte que âle climat de liberté de la presse sâaméliore graduellementâ en Ãthiopie, après que ce pays eut été pour les journalistes, pendant presque dix ans, le premier geôlier dâAfrique. Le CPJ se dit très inquiet quâun certain nombre de lois et de règlements âcontinuent de nuire au développement dâune presse libre et indépendanteâ. Parmi ces lois et règlements, il y a le recours fréquent au Code pénal, vieux de quarante ans, pour jeter les journalistes en prison, même si le Code pénal aurait dû être remplacé par la Constitution, et le recours à la Proclamation No 34 sur la presse, qui donne au gouvernement des pouvoirs étendus pour poursuivre et incarcérer les journalistes pour âtoute atteinte criminelle à la sûreté de lâÃtatâ.
Entre-temps, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a déclaré devant le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) être préoccupée du sort et de la sûreté de vingt-cinq journalistes qui ont réussi à sortir dâÃthiopie et qui tentent dâobtenir lâasile politique au Kenya. Ces journalistes doivent être transférés vers des camps de réfugiés pour que leur cas soit étudié. Il sâagit là dâune nouvelle exigence que le Kenya a apportée à sa politique en matière dâasile. La FIJ sâinquiète que les journalistes pourraient devenir des cibles faciles pour les agents du gouvernement éthiopien qui pourraient sâinfiltrer dans les camps pour les identifier et les pouchasser. Pour plus de précisions, voir à www.cpj.org et www.ifj.org.