La dernière des mesures de répression judiciaire infligées aux journalistes de Panama a vu Marcelino RodrÃguez être condamné le 23 mai à seize mois de prison pour « diffamation », peine commuable en une amende de 1 000 $ US, indique Reporters sans frontières (RSF). Les procédures judiciaires contre RodrÃguez, autrefois du journal « El Siglo », ont été […]
La dernière des mesures de répression judiciaire infligées aux journalistes de Panama a vu Marcelino RodrÃguez être condamné le 23 mai à seize mois de prison pour « diffamation », peine commuable en une amende de 1 000 $ US, indique Reporters sans frontières (RSF). Les procédures judiciaires contre RodrÃguez, autrefois du journal « El Siglo », ont été entamées par Alma Montenegro de Fletcher, procureure de lâÃtat. En août 1998, rappelle RSF, le journaliste avait affirmé, à tort, que la représentante de lâÃtat était propriétaire dâune maison dans la zone du canal de Panamá anciennement sous contrôle américain. Le journaliste avait apporté un rectificatif, précisant que les autorités responsables de la zone avaient refusé de confirmer ou de nier lâinformation. Montenegro avait estimé que la publication de ce reportage « portait atteinte à son honneur ».
Pour sa part, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte quâune semaine plus tôt, le 16 mai, Miguel Antonia Bernal, chroniqueur à la radio panaméenne et professeur dâuniversité, a subi un procès de nature pénale pour diffamation à la suite dâune plainte déposée en 1998 par le directeur de la Police nationale de lâépoque, José Luis Sosa. Lors dâun reportage diffusé en février 1998 à la radio, Bernal avait accusé la police dâêtre responsable de la décapitation de quatre détenus par dâautres prisonniers. Sâil est reconnu coupable, dit le CPJ, Berla est passible de 18 mois de prison. De plus, le 14 mars, les journalistes Rainer Tuñon, autrefois du journal « CrÃtica Libre », et Juan DÃaz, du quotidien « Panamá América », ont tous deux été condamnés à dix-huit mois de prison, commuable en une amende de 400 dollars américains, rapporte RSF. Les deux journalistes avaient publié des déclarations du magistrat Manuel Sucari qui avait annoncé, en juin 1997, faire enquête sur une douzaine de personnes soupçonnées dâexercer la médecine avec de faux diplômes. RSF rapporte quâun des médecins en question, dont le diplôme sâest avéré authentique, a porté plainte contre les deux journalistes pour « atteinte à lâhonneur ».
En décembre 2000, RSF avait demandé aux autorités de Panamá dâabroger la pratique des peines de prison pour délits de presse. Une soixantaine de journalistes sont poursuivis actuellement « outrage » (« desacato ») ou « diffamation », note RSF, qui ajoute quâun grand nombre des plaintes émanent du procureur général pays, José Antonio Sossa, qui est ainsi devenu la « bête noire » de la presse. Pour sa part, le CPJ estime quâil est « odieux » pour les autorités panaméennes « dâabuser des lois sur la diffamation pour réprimer les voix critiques dans les médias », et note un consensus croissant à lâéchelle internationale voulant que les responsables politiques ne puissent invoquer de lois pénales sur la diffamation pour échapper à lâÅil attentif du public. Pour plus de renseignements, consulter www.rsf.fr et www.cpj.org.