La Radio Communautaire du Katanga (RCK) est accusée d’avoir relayé les programmes de RFI, interdits par les autorités de Kinshasa.
(JED/IFEX) – Le 6 janvier 2012 – La Radio Communautaire du Katanga (RCK), une station émettant à Lubumbashi, capitale de la province du Katanga (sud-est de la RD Congo), a vu son signal coupé, jeudi 6 janvier 2012, pour quarante-cinq jours sur ordre de M. Munkanya Ilunga, chef de division de la communication du Katanga. La RCK est accusée d’avoir relayé les programmes de RFI, interdits par les autorités de Kinshasa.
Selon les informations reçues par JED, le signal de RFI diffusé sur la fréquence 105.0 a été coupé, sans préavis ni notification, depuis samedi 31 décembre 2011, sur ordre de M. Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement qui l’accuse de « violation des principes édictés dans le cahier des charges des médias audiovisuels en RDC et des dispositions de la convention liant le gouvernement congolais à la chaîne publique française ». M. Lambert Mende a décidé de transmettre le dossier RFI au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Communication (CSAC), instance de régulation des médias, pour une décision définitive.
Interviewé par une station de radio locale, M. Lambert Mende a, malencontreusement, justifiée sa décision en arguant que « RFI laisse passer des messages d’incitation à la haine qui appellent les Congolais à s’opposer les uns aux autres par la violence ». Le ministre de la Communication et des Médias accuse notamment RFI d’avoir juxtaposé le message de vœux de fin d’année de M. Etienne Tshisekedi (Président autoproclamé), à celui, officiel, du Président Joseph Kabila à la Nation.
Journaliste en danger (JED) condamne avec sa dernière énergie les actes répétitifs de censure de cette station de radio internationale dont le professionnalisme ne peut être mis en doute, et qui confirment la dérive autocratique du pouvoir en place en RD Congo. JED demande par conséquent à la Communauté internationale de multiplier les pressions pour que cesse la répression de la liberté de la presse en RD Congo.
Pour rappel, dans son dernier rapport, JED a répertorié plus de 160 cas d’atteintes à la liberté de la presse dont près de la moitié ont été commis pendant la période électorale. A l’occasion de la publication de ce rapport qui a indiqué une détérioration importante de la liberté de la presse, JED a lancé un appel urgent aux autorités congolaises et à la Communauté internationale pour sauver la liberté de la presse qui est gravement menacée en RDC.