Lâarrestation de Lucien Messan, lâun des journalistes les plus réputés du Togo, a suscité des protestations de la presse privée du pays ainsi que de lâUnion des journalistes dâAfrique de lâOuest (UJAO), de Reporters sans frontières (RSF), du Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) et de lâAssociation mondiale des journaux (AMJ). Le […]
Lâarrestation de Lucien Messan, lâun des journalistes les plus réputés du Togo, a suscité des protestations de la presse privée du pays ainsi que de lâUnion des journalistes dâAfrique de lâOuest (UJAO), de Reporters sans frontières (RSF), du Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) et de lâAssociation mondiale des journaux (AMJ).
Le 5 juin, rappelle RSF, Messan, directeur de la rédaction de lâhebdomadaire « Le Combat du peuple », a été condamné à dix-huit mois de prison, dont six avec sursis, pour « faux et usage de faux ». Le journaliste de 55 ans, connu pour être lâun des journalistes les plus acerbes du régime du président Gnassingbé Eyadéma, a été interpellé le 23 mai. Le ministre de lâIntérieur avait porté plainte parce que Messan aurait signé, selon les allégations du ministre, un communiqué de lâAssociation togolaise des éditeurs de la presse privée (ATEPP) dénonçant les affirmations du premier ministre du Togo, selon qui « les directeurs de publication ont été unanimes pour affirmer quâil nây a jamais eu des centaines de morts au Togo ». LâATEPP accuse le gouvernement de « chercher à se servir de la presse privée ». RSF constate que câest le fils de Lucien Messan, Messan S. Junior, directeur de publication du « Combat du peuple », qui est habilité à signer les documents de lâATEPP.
Pour protester contre lâarrestation de Messan, treize journaux togolais ont pris part à une « semaine sans journaux » en refusant de paraître du 12 au 15 juin, rapporte le directeur de la Maison du journalisme du Togo, Honoré Blao, dans le bulletin de liaison du Réseau Africain pour la presse du XXIe siècle (RAP 21). Deux journaux pro-gouvernementaux, « Le Soleil » et « La Nouvelle de Opinion de Tchaoudjo », ont continué à paraître, mais le personnel de la rédaction a lui aussi demandé le pardon présidentiel pour leur collègue.