Les attaques contre les journalistes et les médias se sont intensifiées dans les Amériques au cours des six derniers mois, comme on peut le constater dans le nombre des affaires devant les tribunaux et des décisions judiciaires rendues contre les médias, ainsi que dans l’accroissement de la violence contre les journalistes, a indiqué la Société […]
Les attaques contre les journalistes et les médias se sont intensifiées dans les Amériques au cours des six derniers mois, comme on peut le constater dans le nombre des affaires devant les tribunaux et des décisions judiciaires rendues contre les médias, ainsi que dans l’accroissement de la violence contre les journalistes, a indiqué la Société interaméricaine de la presse (SIP) lors de sa conférence semestrielle de la semaine dernière.
Cinq journalistes ont été tués au cours des six derniers mois : trois au Mexique, un en Argentine et un autre au Honduras. Plus de 30 journalistes ont été agressés au Pérou, et 32 autres ont reçu des menaces en Colombie. Le Paraguay a connu la croissance la plus forte des incidents d’agression verbale. Dans cinq résolutions distinctes, la SIP a exprimé sa préoccupation devant l’impunité qui entoure les crimes contre les journalistes.
À la conférence, qui s’est tenue à Caracas, au Venezuela, la SIP a prêté une attention particulière à la situation de la liberté de la presse dans son pays hôte, de même qu’à Cuba et en Bolivie – trois pays où le gouvernement est l’un des principaux auteurs des attaques contre la libre expression, a déclaré la SIP.
Le transfert de pouvoir à Cuba, de Fidel Castro à son frère Raúl, n’a pas amélioré le statut des 25 journalistes toujours en prison, ni les conditions de travail défavorables des journalistes indépendants, a précisé la SIP.
Le nombre des médias d’État dans la région s’est accru, « preuve évidente des nouveaux efforts déployés par les divers gouvernements pour contrôler l’information », dit la SIP. Au Venezuela et en Bolivie, les gouvernements ont pris le contrôle de plusieurs stations de radio et de télévision. La SIP accuse également le Venezuela de recourir à des procureurs et à des juges proches du gouvernement pour porter des accusations bidon contre des journalistes.
Bien que la SIP ait invité le président Hugo Chávez à la cérémonie d’ouverture de la conférence, celui-ci n’y a pas participé. Pendant ce même week-end, des partisans de Chávez ont inauguré la « Rencontre latino-américaine sur le terrorisme des médias » pour examiner ce qu’ils qualifient de couverture biaisée de son gouvernement et explorer les liens allégués entre les médias et le gouvernement des États-Unis.
« Tous les efforts de la SIP pour ouvrir des canaux de communication avec le gouvernement du Venezuela sont restés vains, non seulement lors de cette rencontre, mais aussi lors de tentatives et de missions précédentes », a ajouté la SIP.
La SIP a également décrit quelques-unes des menaces plus subtiles qui guettent la liberté d’expression dans la région, depuis les poursuites judiciaires utilisées pour faire taire les journalistes au Brésil, jusqu’aux gouvernements qui continuent à récompenser les journaux « amis » par de juteux contrats de publicité gouvernementale en Argentine.
Pour en savoir plus sur la conférence et prendre connaissance d’une revue de la situation de la liberté de la presse dans chaque pays des Amériques, aller à : http://tinyurl.com/yspfdd
(1 avril 2008)