L’organisation membre de l’IFEX au Sri Lanka, Free Media Movement (FMM), indique que deux de ses dirigeants ont reçu des menaces de mort d’un groupe extrémiste qui revendique la responsabilité du meurtre, commis en avril 2005, d’un journaliste bien connu. Le 10 mai, une lettre signée par le commandant maiadunne de la « force Theraputtabhaya […]
L’organisation membre de l’IFEX au Sri Lanka, Free Media Movement (FMM), indique que deux de ses dirigeants ont reçu des menaces de mort d’un groupe extrémiste qui revendique la responsabilité du meurtre, commis en avril 2005, d’un journaliste bien connu.
Le 10 mai, une lettre signée par le commandant maiadunne de la « force Theraputtabhaya », a été expédiée à Victor Ivan et à Sunanda Deshapriya. La lettre menaçait tous les « traîtres » et affirmait qu’ils devaient se préparer à devenir de l’« engrais pour la mère patrie ». Ivan est rédacteur en chef du tabloïd « Ravaya », publié en langue cinghalaise, tandis que Deshapriya est porte-parole du FMM et journaliste pigiste.
Le groupe extrémiste a revendiqué la responsabilité du meurtre, le 28 avril, de Dharmeratnam Sivaram, membre fondateur du site web de nouvelles « TamilNet » et chroniqueur au quotidien en langue anglaise « Daily Mirror ». Sivaram avait publié des articles plutôt favorables au groupe rebelle du Front de libération des Tigres de l’Élam Tamoul (LTTE) (voir à : http://ifex.org/en/content/view/full/66358/).
Selon des sources locales, le FMM pourrait être la cible de groupes extrémistes parce qu’il a condamné le meurtre de Sivaram et qu’il appuie les appels en faveur d’une paix négociée pour mettre fin à la longue guerre civile au Sri Lanka.
Les menaces de mort ont incité plusieurs membres de l’IFEX à exprimer leur préoccupation. L’Institut international de la presse (IIP), Reporters sans frontières (RSF), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont tous prié le gouvernement sri lankais d’instaurer des mesures pour garantir la sûreté des journalistes dans le pays.
Plusieurs autres journalistes du Sri Lanka disent se sentir menacés depuis le meurtre de Sivaram. Lasantha Wickrematunga, directeur au journal en langue anglaise « The Sunday Leader », a demandé la protection de la police la semaine dernière t après qu’un représentant du gouvernement l’eut accusé publiquement d’être un « terroriste », fait remarquer le CPJ. D’autres journalistes locaux ont déclaré au CPJ qu’ils craignent d’être ciblés en représailles au meurtre de Sivaram pour avoir écrit des articles critiquant les LTTE ou parce qu’ils sont perçus comme favorables au gouvernement.
Tandis que les pourparlers de paix sont bloqués entre les LTTE et le gouvernement et que des millions de dollars provenant de l’aide aux victimes du tsunami sont gelés en attendant une entente entre les deux parties à propos des droits de distribution, le vitriol politique et la violence s’accentuent, dit le CPJ. Depuis que le groupe des LTTE s’est scindé en deux factions l’an dernier, les tensions se sont accrues entre les groupes tamouls rivaux et les journalistes sont devenus de plus en plus vulnérables aux attaques.
Consulter les sites suivants :
– FMM : http://ifex.org/en/content/view/full/66589/
– Rapport de RSF sur le Sri Lanka : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=10953
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Sri12may05na.html
– Dossier de Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2005/01/13/slanka9854.htm
– FIJ : http://www.ifj-asia.org/page/sri_lanka050513.html