Human Rights Watch rapportait le 15 juin qu’en dépit d’importantes réformes en matière des droits de la personne, la Turquie a toujours besoin de rehausser son dossier dans quatre domaines clés si elle veut entamer des négociations formelles en vue d’entrer dans l’Union européenne (UE). La liberté d’expression est l’un de ces domaines clés. La […]
Human Rights Watch rapportait le 15 juin qu’en dépit d’importantes réformes en matière des droits de la personne, la Turquie a toujours besoin de rehausser son dossier dans quatre domaines clés si elle veut entamer des négociations formelles en vue d’entrer dans l’Union européenne (UE).
La liberté d’expression est l’un de ces domaines clés. La semaine dernière, deux événements historiques ont indiqué un progrès. Tout d’abord, on a diffusé des émissions de télévision dans des langues minoritaires, dont le kurde. Ensuite, quatre parlementaires kurdes ont été libérés de prison après dix ans d’incarcération pour leurs opinions. Ils doivent subir un nouveau procès.
Au cours des deux dernières années, fait remarquer Human Rights Watch, la peine de mort a été abolie, la portée et la gravité de la torture ont été considérablement réduites et la liberté d’expression est mieux protégée. L’organisation de défense des droits de la personne accorde au gouvernement turc une bonne partie du crédit de ces réformes.
Cependant, la menace d’emprisonnement existe toujours pour l’expression d’opinions que le gouvernement n’aime pas, comme l’atteste le cas de Hakan Albayrak (rapporté dans le « Communiqué de l’IFEX » de la semaine dernière). L’Article 159 du Code pénal turc prévoit jusqu’à trois ans de prison pour « insulte aux institutions d’État »; plusieurs autres cas sont actuellement devant les tribunaux et mettent en cause des écrivains et des politiciens qui auraient contrevenu à cette loi, que Human Rights Watch demande à la Turquie d’abolir.
Le ministre turc de l’Intérieur, Abdullah Aksu, a déclaré à Human Rights Watch qu’il préparait une circulaire qui permettrait les conférences de presse en plein air, les tables publiques de renseignements et la publication de tracts. Human Rights Watch salue la nouvelle et espère que la circulaire se rendra bientôt chez les policiers et les autres autorités.
Le sommet de l’OTAN, qui se déroulera à Istanbul les 28 et 29 juin, servira de test de l’ouverture de la Turquie aux protestations publiques. Comme l’indique Human Rights Watch, « la stratégie traditionnelle consistant à regrouper les militants politiques et à les détenir pendant la durée de la réunion ne sera pas acceptable ».
Pour plus de renseignements, voir à :
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2004/06/15/turkey8816.htm