Les groupes internationaux de défense de la libre expression surveilleront de près la Turquie le mois prochain lorsqu’un écrivain et éditeur subira son procès pour des accusations d’avoir insulté le gouvernement et d’avoir incité à la haine. L’Union internationale des éditeurs (UIE), le PEN de Norvège, le Comité des écrivains en prison du PEN International […]
Les groupes internationaux de défense de la libre expression surveilleront de près la Turquie le mois prochain lorsqu’un écrivain et éditeur subira son procès pour des accusations d’avoir insulté le gouvernement et d’avoir incité à la haine. L’Union internationale des éditeurs (UIE), le PEN de Norvège, le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) et Human Rights Watch dépêcheront des observateurs en Turquie pour suivre de près les procès de Fikret Baskaya et de Ragip Zarakolu.
Baskaya, professeur d’économie et auteur, et Zarakolu, éditeur de livres, doivent comparaître devant les tribunaux à Ankara et à Istanbul le 2 mars 2005.
Baskaya est accusé aux termes de l’article 159/1 du Code pénal d’avoir insulté l’État et l’armée. S’il est reconnu coupable, il risque trois ans de prison. Les accusations découlent d’articles publiés au début des années 1990, dont un qui laissait entendre que le gouvernement avait approuvé un incendie criminel qui a fait 38 morts dans la ville de Sivas, rapporte le WiPC.
Zarakolu est accusé en vertu de l’article 312 du Code pénal d’avoir « incité à la haine raciale » et risque deux ans de prison. En tant que propriétaire et directeur de la maison d’éditions « Belge Publishing House », il a publié en mars 2003 un numéro du magazine « Ozgur Politka » qui incluait un article critiquant le traitement des Kurdes par le gouvernement turc.
Selon l’UIE et le PEN International, le Code pénal turc, qui a été modifié en septembre 2004, ne prévoit « virtuellement aucun progrès au chapitre de la liberté d’expression ». Les deux organisations affirment que le Code pénal donne toujours aux autorités des pouvoirs étendus pour châtier les écrivains et les éditeurs qui critiquent le gouvernement ou qui se portent à la défense des droits des minorités.
Selon un rapport de surveillance de l’UE datant de décembre 2004, même si les conditions d’exercice de la libre expression en Turquie se sont « considérablement améliorées » ces dernières années, on continue de poursuivre certains journalistes et citoyens parce qu’ils expriment des opinions. Le rapport affirme que le Code pénal turc « n’offre qu’un progrès limité en ce qui concerne la liberté d’expression ».
Consulter :
– Rapport UIE-PEN International sur le Code pénal turc :
http://www.ipa-uie.org/PressRelease/171204/COMMENTS.htm
– WiPC : http://ifex.org/en/content/view/full/64048/
– Dossier de Human Rights Watch sur la Turquie : http://hrw.org/english/docs/2004/12/15/turkey9865.htm
– Profil de Ragip Zarakolu : http://www.pencanada.ca/prison/hm.php?writerID=64
– Rapport de l’UE sur la Turquie : http://europa.eu.int/comm/enlargement/report_2004/pdf/tr_recommandation_en.pdf
– Profil de l’UE sur la Turquie : http://europa.eu.int/comm/enlargement/turkey/