Des représentants du PEN International vont se rendre cette semaine à Istanbul, en Turquie, pour apporter leur appui à des dizaines d’écrivains accusés d’« insultes à l’identité turque » en vertu d’une disposition du Code pénal qui fait l’objet d’importantes critiques à cause de son caractère draconien. L’un des procès fortement médiatisés est celui de […]
Des représentants du PEN International vont se rendre cette semaine à Istanbul, en Turquie, pour apporter leur appui à des dizaines d’écrivains accusés d’« insultes à l’identité turque » en vertu d’une disposition du Code pénal qui fait l’objet d’importantes critiques à cause de son caractère draconien.
L’un des procès fortement médiatisés est celui de l’écrivaine bien connue Elif Shafak, qui comparaîtra devant le tribunal le 21 septembre 2006. Elle est accusée aux termes de l’Article 301 du Code. Cette affaire concerne son livre « Baba ve Pic » (« Père et Bâtard »), à paraître en anglais vers la fin de l’année sous le titre « Le Bâtard d’Istanbul ». Les chefs d’accusation découlent d’un passage du roman où un des personnages fait allusion à la mort des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale, qu’il qualifie de génocide.
Selon le PEN International, Shafak fait partie d’un groupe comptant 18 autres écrivains, journalistes et éditeurs actuellement en attente de procès en Turquie en vertu de l’article 301. Parmi eux, Ragip Zarakolu, inculpé d’insulte à l’identité turque après avoir publié deux livres qui traitent de la déportation et des massacres d’Arméniens par les forces turques au début des année 1900. Il doit comparaître le 5 octobre.
L’article 301, entré en vigueur en juin 2005, dispose qu’« une personne qui insulte explicitement l’identité turque, la République turque ou la Grande Assemblée nationale turque, est passible d’une peine d’emprisonnement allant de six mois à trois ans ».
L’an dernier, la Turquie s’est attiré des critiques généralisées à l’échelle internationale après que l’écrivain de renom Orhan Pamuk eut été mis en accusation aux termes de la loi. Il avait déclaré dans une interview que « trente mille Kurdes et un million d’Arméniens [avaient] été tués et personne d’autre que moi n’ose en parler ». Un tribunal a rejeté les accusation pour manque de preuve.
Consulter les sites suivants :
– PEN International : http://www.internationalpen.org.uk/index.php?pid=33&aid=489
– Centre américain du PEN International : http://www.pen.org/viewmedia.php/prmMID/694/prmID/172
– BIANet : http://www.bianet.org/2006/09/01_eng/news85419.htm
– Profil de Elif Shafak : http://www.elifsafak.net/biography.html
– Initiative for Freedom of Expression : http://www.antenna-tr.org/