Leyla Zana, porte-parole politique bien connue des Kurdes de Turquie, a été condamnée à 10 ans de prison en décembre dernier pour avoir violé le code pénal et la loi antiterroriste dans neuf discours différents qu’elle a prononcés. Elle est accusée d’appuyer le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) et de répandre de la propagande. […]
Leyla Zana, porte-parole politique bien connue des Kurdes de Turquie, a été condamnée à 10 ans de prison en décembre dernier pour avoir violé le code pénal et la loi antiterroriste dans neuf discours différents qu’elle a prononcés. Elle est accusée d’appuyer le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) et de répandre de la propagande. La Fondation IPS Communication (BIANET) vous demande de vous joindre à quelques-uns des militants les plus en vue de Turquie et de signer une pétition pour exiger sa remise en liberté.
Zana a été la première femme kurde à remporter un siège au Parlement turc, en 1991. Sa décision de prêter le serment parlementaire dans sa langue maternelle – première fois que le kurde était parlé dans le Parlement turc – a suscité des appels immédiats à on arrestation. Elle a été condamnée à 15 ans de prison pour ses gestes politiques, qui seraient, prétend-on, dirigés contre l’unité de la Turquie.
En 2004, après avoir purgé 10 ans de prison, elle a été libérée à la suite de pressions internationales. Zana a reçu le Prix Rafto en 1994 et le Prix Sakharov l’année suivante.
En dépit des souffrances de Zana et des pertes personnelles subies pendant les dix années de son incarcération précédente en Turquie, elle a continué de parler au nom du peuple kurde, cherchant une solution non violente et démocratique pour les Kurdes qui vivent dans les frontières de la Turquie.
Lorsqu’elle a été condamnée de nouveau à dix ans de prison, Zana a déclaré à la Commission civique de l’UE sur la Turquie que « l’affaire contre moi est une violation de la liberté de pensée, et représente une menace pour chaque Kurde de Turquie. La décision du tribunal ne constitue qu’un autre moyen de réprimer, de faire taire et de punir les Kurdes.
« La mentalité qui gouverne ce pays est que les problèmes peuvent être résolus par des moyens antidémocratiques et répressifs et qu’un procès inique est susceptible d’apporter la paix politique et sociale. Mais, en dépit de tout cela, notre peuple affirmera ses droits légitimes et continuera à se battre dans ce but pendant tout le temps qu’il faudra. »
Une campagne pour faire libérer Zana et faire lever tous les obstacles juridiques à la libre expression a été entreprise par des défenseurs des droits – dont l’écrivain Ragip Zarakolu, la militante des droits de la personne Hürriyet Sener et le journaliste Inci Hekimoglu.
Appuyez leur campagne et signez la pétition à : http://leyla-zana.blogspot.com
Consulter en outre les sites suivants :
– BIANET : http://ifex.org/en/content/view/full/101835
– Commission civique de l’UE sur la Turquie : http://tinyurl.com/cu3oa7
(25 mars 2009)