Un tribunal turc a rejeté les accusations de diffamation portées contre un écrivain dont la renommée est internationale, Orhan Pamuk, rapporte le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC). Alors que la décision est saluée par les défenseurs de la libre expression, le WiPC rappelle qu’une douzaine à peu près d’écrivains et de […]
Un tribunal turc a rejeté les accusations de diffamation portées contre un écrivain dont la renommée est internationale, Orhan Pamuk, rapporte le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC). Alors que la décision est saluée par les défenseurs de la libre expression, le WiPC rappelle qu’une douzaine à peu près d’écrivains et de journalistes subissent un procès pour des accusations similaires en Turquie, pays où la critique du gouvernement entraîne des suites graves.
Pamuk était accusé aux termes de l’Article 301 du code pénal de Turquie, qui fait un crime d’offenser l’armée et l’État. L’Article dispose qu’« une personne qui insulte explicitement l’identité turque, la République ou la Grande Assemblée nationale turque, se verra imposer une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans ».
L’an dernier, Pamuk, cité dans un magazine suisse, aurait dit qu’« un million d’Arméniens et 30 000 Kurdes avaient été tués [en Turquie], et il n’y a personne d’autre que moi qui ose en parler. » Son procès a attiré l’attention du monde entier et a suscité les critiques de l’Union Européenne (UE), à laquelle la Turquie souhaite adhérer (voir à http://ifex.org/en/content/view/full/70665/).
Le PEN International souligne qu’une douzaine environ d’écrivains, de journalistes et d’éditeurs de Turquie attendent leur procès ce mois-ci pour répondre à des accusations similaires à celles portées contre Pamuk. Parmi ces personnes se trouvent Hrant Dink, rédacteur en chef du magazine en langue arménienne « Agos », passible de trois ans de prison pour avoir déclaré dans une conférence que l’hymne national de la Turquie était discriminatoire. Il doit comparaître le 9 février 2006.
Cinq journalistes ? Ismet Berkan, Erol Katirciolgu, Murat Belge, Haluk Sahin et Hasan Cemal ? doivent répondre à des accusations d’insulte à l’État après avoir couvert une conférence d’historiens turcs organisée récemment sur la question arménienne, et qui a été interdite.
Abdullah Yilmaz, rédacteur à la maison d’éditions « Literatür », est accusé aux termes de l’Article 301 d’avoir publié un livre de l’écrivaine grecque Mara Meimaridi, qui dénigrerait l’identité nationale turque. Situé à Izmir dans les dernières années de l’empire ottoman, « Les Sorcières de Smyrne » présente certaines parties du quartier turc d’Izmir comme des lieux malpropres.
Consulter les sites suivants :
– PEN International : http://www.internationalpen.org.uk/index.php?pid=33&aid=427
– Liste des écrivains qui doivent répondre à des accusations d’insultes : http://ifex.org/en/content/view/full/71184/
– Alertes de l’IFEX sur la Turquie : http://ifex.org/en/content/view/full/256/
– RSF: http://www.rsf.org/une_pays-31.php3?id_mot=82&Valider=OK
– Dossier du PEN/UIE sur le code pénal de la Turquie :
http://www.ipa-uie.org/PressRelease/171204/COMMENTS.htm
– Dossier de Human Rights Watch : http://www.hrw.org/english/docs/2006/01/18/turkey12220.htm
– Initiative en faveur de la liberté d’expression :
http://www.antenna-tr.org/index.asp?lgg=en
– BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/4637886.stm
– BIANet : http://www.bianet.org/index_eng_root.htm