Hakan Albayrak, ancien journaliste au journal turc « Milli Gazete », a été condamné le 20 mai 2004 par la Cour suprême d’appel de Turquie à une peine de prison pour « insultes à la mémoire d’Atatürk [Mustafa Kémal, fondateur de l’État turc moderne]. » La condamnation est le résultat d’une phrase dans un article […]
Hakan Albayrak, ancien journaliste au journal turc « Milli Gazete », a été condamné le 20 mai 2004
par la Cour suprême d’appel de Turquie à une peine de prison pour « insultes à la mémoire d’Atatürk
[Mustafa Kémal, fondateur de l’État turc moderne]. »
La condamnation est le résultat d’une phrase dans un article d’Albayrak paru en 2000 et intitulé «
Une prière funèbre ». Dans cet article, Albayrak critiquait la récitation de prières aux obsèques de
l’écrivaine Mina Urgan, bien connue pour son athéisme, et avait comparé ses funérailles à celles
d’Atatürk. La phrase litigieuse était la suivante : « Mustafa Kémal Pasha a été inhumé sans prière
funèbre. Et ni l’État ni le public n’en ont été troublés. » Selon le PEN, Albayrak a écrit un
article ultérieur dans lequel il affirmait avoir été mal informé au sujet des obsèques d’Atatürk et
s’excusait de toute offense qu’il aurait pu causer.
La décision du tribunal arrive au moment où le gouvernement turc déploie des efforts considérables
pour redresser, par des réformes législatives, sa fiche en matière de droits de la personne,
jusque-là peu enviable. Ces derniers mois, le nombre des personnes condamnées à des peines de prison
pour leurs écrits a décliné de façon spectaculaire. Il est troublant cependant de constater que les
lois restent en vigueur et que non seulement elles pénalisent certains types de liberté de parole,
mais elles prévoient aussi des peines de prison.
Le PEN demande aux gens d’envoyer des lettres au gouvernement turc, pour exprimer leur préoccupation
et leur surprise devant la sentence imposée à Hakan Albayrak, et pour demander sa libération
immédiate et inconditionnelle, en insistant pour réviser encore davantage les lois de la Turquie
afin de retirer toutes celles qui sont susceptibles d’entraîner l’incarcération des écrivains et des
journalistes rien que pour avoir exercé leur droit à la libre expression.
Veuillez faire parvenir vos lettres à :
Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan, TC Easbakanlik Bakanlikir
Ankara, Turquie; télécopieur : + 90 312 417 0476
Cemil Cicek, Ministre de la Justice, TC Adalet Bakanligi Ankara, Turquie;
télécopieur : + 90 312 417 3954
Pour plus de renseignements, prière de communiquer avec le Comité des écrivains en prison du PEN
International (WiPC) : intpen@gn.apc.org